25 juillet 2009

Décrocher, relâcher sa prise

Décrocher et relâcher le poisson

Il y a un lien étroit entre un bon ferrage et l’assurance de laisser repartir le poisson dans de bonnes conditions. Un bon ferrage est un ferrage où l’hameçon vient se piquer juste au bord de la gueule du poisson, dans une zone de cartilage qui limite ses souffrances. Lorsque le ferrage est réussi, le pêcheur n’a aucun mal à ôter l’hameçon de la gueule du poisson et il peut ainsi le laisser repartir facilement et rapidement.

Un autre écueil doit être évité lorsque l’on décroche un poisson et en particulier une truite. Le pêcheur ne doit pas serrer trop fort le poisson qu’il tient dans ses mains pour ne pas lui enlever la couche de mucus qui recouvre son corps. Le mucus est une protection naturelle dont les poissons ont besoin pour mieux glisser dans l’eau et résister aux diverses agressions du milieu, aux parasites, aux virus et autres bactéries. C’est pourquoi il est préférable de décrocher un poisson, et tout particulièrement une truite, en le maintenant dans l’eau dès lors que les conditions de pêche le permettent. Dans l’eau le poisson ne perd pas son mucus. S’il perd trop de mucus, le poisson risque de ne pas pouvoir repartir ou d’être beaucoup plus vulnérable.

Une fois la truite décrochée, il faut (si elle ne fait pas la taille légale de capture) la relâcher impérativement. Surtout, ne lancez pas la truite dans l’eau comme une vulgaire pierre et cherchez, chaque fois que cela est possible, un endroit où vous pourrez la remettre aisément. Néanmoins, ne cherchez pas trop longtemps, car hors de l’eau la truite a une espérance de vie très courte. Pour permettre à la truite de repartir dans de bonnes conditions, il ne faut pas la laisser repartir instantanément. Maintenez-la (en la tenant par la queue) dans l’eau et de préférence face au courant. Procédez à des mouvements d’allers et retours afin de réoxygéner ses branchies. Ce n’est qu’une fois que le poisson manifeste l’envie de repartir de manière autonome que vous pouvez le relâcher.

Conserver une truite : un bien ou un mal ?
Dans quelle(s) condition(s) peut-on garder une truite ? Revenons avant toute chose sur l’habitat de la truite pour bien comprendre. Dans toutes les rivières peuplées de truites, les truites sont en concurrence les unes avec les autres. En effet, il y a, dans une rivière, un certain nombre de caches susceptibles d’abriter une ou plusieurs truites. Les truites se mènent une rude concurrence pour pouvoir les occuper. Et ce n’est sans doute pas par hasard si les meilleures caches sont souvent occupées par les plus beaux poissons. Qu’en est-il alors des truites plus petites, moins à même de s’imposer face aux gros sujets et de trouver un bon emplacement ?
Même si les plus grosses truites occupent les postes les plus favorables, il n’est pas exclu pour autant qu’elles cohabitent avec d’autres truites de taille plus modeste. En effet, la territorialité tend à disparaître lorsque la nourriture est abondante dans une rivière. Dans ce cas, la concurrence s’exerce à l’intérieur même du poste, autrement dit il va y avoir une lutte pour occuper la meilleure place dans ce poste.

Les plus belles pièces sont généralement postées « en première ligne » car c’est la position la plus avantageuse au sein d’une cache. La truite peut ainsi recevoir la nourriture que le courant lui apporte en première. Il est donc plutôt désavantageux de se retrouver derrière au sein d’une cache dans la mesure où il n’est pas aisé de se nourrir (les truites prennent ce qui reste, elles dépendent ainsi du bon vouloir des truites plus grosses situées devant elles). Voilà pourquoi, au sein d’une même cache, se crée une sorte de file d’attente, caractérisant la hiérarchie naturelle du milieu, où les plus belles truites occupent les premières places et les plus petites les dernières.

Ainsi, la capture d’une grosse truite constitue non seulement une satisfaction personnelle pour le pêcheur mais aussi un « poids » en moins pour la rivière, c'est-à-dire une concurrente en moins pour les truites plus petites. Capturer une belle truite c’est permettre aux truites plus petites, qui jusque là étaient des truites de « second rang », d’accéder à des privilèges auxquels elles n’avaient pas droit auparavant : occuper un poste vacant et intéressant pour se procurer de la nourriture, sans prendre de trop gros risques, dont elles ont besoin pour survivre.

Oter à la rivière un de ses plus beaux éléments est un vrai soulagement pour les petites truites écrasées sous le poids de la domination voire même du cannibalisme des plus grosses, d’autant plus qu’en favorisant le développement des truites petites et moyennes on favorise aussi la reproduction. Une truite de 40 centimètres, voire plus, est une truite qui se reproduit de moins en moins (à l’instar des humains vieillissants) alors qu’une truite de 25 centimètres est en pleine force de l’âge, autrement dit c’est une truite qui se reproduit bien et qui continuera à le faire pendant de nombreuses années contrairement à ses aînées.

De par la domination qu’elle exerce, une grosse truite oblige souvent les petites truites à prendre de gros risques pour aller se nourrir hors de la cache ce qui peut leur être fatal si un prédateur rôde dans le coin. Par conséquent, en « éliminant » les plus grosses truites, on participe à une sorte de régulation naturelle du milieu. Vous l’aurez compris : s’il est positif pour le pêcheur et pour l’équilibre écologique de conserver une belle truite, il ne l’est pas du tout avec les petites truites.

Pour autant, il ne s’agit pas uniquement de conserver des grosses truites, sinon beaucoup de pêcheurs ne conserveraient pas grand-chose ! De nombreuses rivières sont très bien peuplées de truites de petite taille, et il n’est pas proscrit d’en conserver quelques unes de temps en temps. Je dis bien de temps en temps car je réprime totalement ces pêcheurs qui, sous prétexte qu’il faudrait rentabiliser un permis de pêche, certes de plus en plus coûteux, n’ont aucun scrupule à piller la rivière afin de remplir leur congélateur.

Epuiser une truite

Nous avons vu dans les deux précédents chapitres comment reconnaître une touche et ferrer la truite. Si tout s’est bien passé, vous voilà maintenant aux prises avec le poisson, prêt à vous en saisir ! Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter à vous. Soit vous avez une épuisette, soit vous n’en avez pas. Soit l’endroit vous permet d’épuiser le poisson, soit il ne vous le permet pas.

Premier cas de figure, vous avez une épuisette ! C’est plutôt bien parti…

Comme nous l’avons vu dans le chapitre consacré au matériel, il existe deux types d’épuisette : la téléscopique et la raquette. La première permet d’épuiser des poissons à longue distance mais n’est pas facilement transportable au bord de l’eau. Par exemple, vous ne pourrez pas vous aventurer au milieu d’une rivière de 20 mètres de large et l’emporter avec vous dépliée. Si vous attrapez une belle truite, vous devrez le faire avec vos mains ! La seconde est très pratique puisqu’elle accompagne le pêcheur partout où il va (y compris au milieu de la rivière). Par contre, si vous souhaitez épuiser une jolie truite à plus de 50 centimètres de vous, vous devrez faire un joli bond dans l’eau !

Trèves de plaisanteries, lorsque vous tenez une belle prise et que vous souhaitez l’épuiser c’est très simple. Lorsque la prise est suffisamment proche de vous, immergez l’épuisette et amenez le poisson jusqu’à l’épuisette. C’est toujours le poisson qui va à l’épuisette et pas l’inverse, comme la cuillère à la bouche.

Il n’y a pas de bons ou de mauvais moments pour épuiser une truite. Si vous avez une très belle prise au bout de la ligne, mieux vaut la mettre au « sec » le plus rapidement possible, dès que la première occasion se présente. Cependant, pas d’affolement. C’est le meilleur moyen de manquer le poisson. En voulant épuiser le poisson à tout prix, vous vous déconcentrez, vous ne prenez plus garde à la tension du fil par exemple et c’est souvent dans ce cas précis que le poisson parvient à se décrocher ou à vous casser la ligne. La patience doit être de mise, épuiser le poisson requiert en fait que vous l’ayez précisément épuiser comme le nom l’indique. En règle général, la truite, une fois fatiguée, arrive sur les flancs. C’est à ce moment là que vous pouvez l’épuiser. Mais prenez garde, les truites ont pour habitude de garder quelques forces pour les derniers instants. Soyez donc vigilant et ne tardez pas trop à mettre la truite dans l’épuisette. A cet effet, il est indispensable que l’épuisette soit bien immergée sous la surface de l’eau pour éviter que le poisson ne vienne buter sur le rebord de l’épuisette et ne rentre pas dedans par exemple.

Deuxième cas de figure : vous n’avez pas d’épuisette, ça va être délicat !

Beaucoup de pêcheurs ont souvent tout le matériel nécessaire mais ne l’utilise pas ! Combien de fois, je me suis dit « tant pis pour l’épuisette, elle va m’encombrer, j’improviserai si j’en attrape une grosse… ». Oui mais voilà, cette situation quand elle arrive vous fait souvent regretter ce genre d’oubli ! Les belles truites sont souvent imprévisibles et très futées. Vous les attrapez dans des endroits inaccessibles. Il suffit parfois d’une berge un peu élevée pour se rendre compte de l’utilité d’une épuisette. La seule solution c’est de se baisser ou de monter le poisson de force. Dans les deux cas, vous aurez rarement une chance de remonter le poisson car la ligne se détendra ou cèdera.

Mais bien évidemment il n’y a pas que des échecs. Vous aurez aussi de la chance, il en faut, et vos mains se saisiront un jour, je vous le souhaite, d’une belle fario. En règle générale, il vaut mieux saisir le poisson par derrière les ouïes que par les flancs car le mucus le rend glissant et vous risquez de l’échapper.

Troisième cas de figure : vous avez une épuisette, mais elle ne vous est d’aucune utilité !

Pour le coup c’est vraiment pas de chance car vous aviez pris toutes les précautions ! Cette situation arrive plus fréquemment qu’on ne le pense. C’est notamment le cas lorsque l’on pêche des berges très abruptes de plus d’un mètre de haut. Deux solutions s’offrent à vous : soit vous essayez de soulever le poisson (peu de chance d’aboutir) soit vous essayez de l’amener dans un endroit plus accessible. Si ce n’est pas possible, misez sur votre chance !

Tout cela pour vous dire que la pêche c’est aussi ça, de la chance. Il est normal aussi que le poisson puisse aussi avoir une chance de s’en sortir, sinon cela ne serait pas drôle. C’est d’ailleurs pour cela que nous revenons au bord de l’eau. Revenons y de préférence avec une épuisette car nous avons vu qu’elle est plus qu’utile. Elle vous permettra de ramener vos plus belles prises et d’éviter bien des déceptions.

Bien ferrer

Le ferrage

Le ferrage est un moment important dans l’action de pêche. De nombreux poissons sont manqués à cause d’un mauvais ferrage : trop tardif, trop mou ou trop rapide. Un mauvais ferrage explique certains « loupés » et bien des décrochages. Un mauvais ferrage peut même avoir des conséquences dramatiques pour le poisson.

Les mauvais ferrages

Ø Le ferrage est trop tardif : Le pêcheur a une touche et ne réagit pas instantanément car il a été surpris par la vivacité avec laquelle la truite s’est saisie de l’appât. Ces quelques secondes de battements, pendant lesquelles le pêcheur ne réagit pas, peuvent laisser à la truite le temps de recracher l’appât. Lorsque le pêcheur se décide enfin à ferrer, il est déjà trop tard car la truite a eu le temps de prendre la fuite.

Ø Le ferrage est trop rapide : Si dans certaines circonstances il peut s’avérer salvateur de réagir au quart de tour (lorsque l’on pêche avec une teigne dans un courant rapide par exemple), d’autres situations exigent, au contraire, une attente de quelques secondes avant de ferrer. C’est le cas lorsque l’on pêche avec un vairon (même si l’emploi d’un vairon déborde légèrement du cadre de la pêche au « toc »). Très souvent, la truite n’engame pas directement l’appât (cela dépend de la taille du vairon et de la truite). Lorsque la touche intervient, le pêcheur « rend la main » quelques secondes afin de laisser le temps au poisson d’engamer (avaler) le vairon, puis il ferre énergiquement. L’erreur est de ferrer sitôt la touche ressentie. Le pêcheur ôte le vairon de la gueule de la truite, qui n’a pas eu le temps de s’en saisir correctement. Au moment du ferrage, l’hameçon ne se pique pas dans la gueule de la truite ou si peu qu’il risque de se décrocher pendant le combat.

Ø Le ferrage est trop mou : Rappelons qu’il est nécessaire de ferrer énergiquement, pour que l’hameçon se pique suffisamment bien dans la gueule de la truite. Un ferrage trop mou risquerait, au mieux, de mal piquer l’hameçon dans la gueule de la truite (ce qui peut lui permettre de se décrocher), au pire, ne pas se piquer du tout.

En outre, la distance de ferrage conditionne la manière de ferrer. Le ferrage à effectuer n’est pas le même selon que la truite est à 2 mètres ou à 10 mètres. Plus la distance de ferrage sera importante, plus le ferrage se fera de manière ample.

Les conséquences d’un mauvais ferrage

Nous avons vu qu’un mauvais ferrage est la cause de nombreux ratés. Mais les conséquences d’un mauvais ferrage peuvent être parfois beaucoup plus graves. Les poissons, en règle générale, sont très souvent victimes d’un mauvais ferrage et la truite en particulier. En effet, lorsque le pêcheur attend trop longtemps avant de ferrer, il risque de perdre le poisson. Mais si l’attente du pêcheur laisse le temps au poisson de recracher l’appât, cela lui laisse aussi le temps, au contraire, d’avaler bien profondément l’hameçon. Si tel est le cas, la vie du poisson dépend alors de l’attitude plus ou moins respectueuse du pêcheur.

La pêche au « toc » a pour particularité la prise de nombreuses truitelles. Ce sont elles qui, très souvent, avalent bien profondément l’hameçon du pêcheur soit par insouciance soit par inexpérience. Lorsqu’un tel cas de figure se présente, le pêcheur doit faire preuve de la plus grande vigilance au moment de décrocher la truite. Il est très difficile d’enlever un hameçon piqué bien profondément sans mettre à mal la santé du poisson. Voilà pourquoi, lorsque la truite ne fait pas la taille légale de capture, il est obligatoire que le pêcheur coupe le fil juste au dessus de sa gueule, afin de la laisser repartir dans de bonnes conditions.

Même si la truite repart avec un hameçon dans la gueule, sa survie n’est pas menacée pour autant, car, sous l’effet conjugué de l’eau et du temps qui passe, l’hameçon se désagrègera naturellement dans l’eau et la truite n’aura plus aucune séquelle de ce qui lui est arrivé. Par contre, si le pêcheur s’acharne à vouloir récupérer son hameçon, le poisson risque de succomber. La truite est un poisson extrêmement fragile. Il est donc nécessaire que le pêcheur prenne le plus grand soin pour la décrocher. Vouloir récupérer son hameçon lorsque celui-ci est trop profondément enfoncé relève de l’irresponsable car c’est à coup sûr faire saigner le poisson. Or, une truite qui saigne est quasiment condamnée à la mort, même si le pêcheur la relâche rapidement. Les truites n’ont pas la chance comme nous qu’on les transportent aux urgences lorsqu’elles sont dans un état critique !

Le ferrage est très important…En règle général, lorsqu’il est bien réalisé, il épargne aux truites une souffrance inutile. Une truite bien ferrée est piquée juste au bord de la gueule, dans une zone de cartilage. Il est alors facile de la décrocher, sans risque de blessure pour elle, et l’assurance pour le pêcheur de la remettre dans son élément naturel dans de très bonnes conditions.

Reconnaître une touche

La touche

Le pêcheur de truites, en raison de sa nature itinérante, rencontre des situations très diverses au bord de l’eau. De la même façon, la truite est un poisson qui ne mord pas toujours de la même manière, selon l’endroit où elle se trouve. Les touches peuvent donc s’avérer très différentes d’un poisson et d’un endroit à l’autre. Lorsque la touche est franche, le pêcheur n’a pas à se poser de questions : il ferre énergiquement. Le poisson s’est même peut-être déjà ferré tout seul !
Mais toutes les touches ne sont pas aussi franches. Parfois, elles peuvent être très subtiles et le pêcheur ne s’en rend pas toujours compte ! Nous allons donc analyser ces différents types de touche.

Les touches franches :
Le pêcheur ressent un ou plusieurs « toc » dans son index : Pas d’hésitation, une truite s’intéresse à votre appât et est peut-être même déjà pendue à l’hameçon. Dans ce cas ferrez énergiquement. Mais, au cas plus que probable où le pêcheur n’a pas fait preuve de la réactivité suffisante pour ferrer instantanément la truite, il n’est pas sûr que celle-ci soit toujours au bout du fil au moment où le pêcheur décidera de ferrer. Lorsque le pêcheur n’est pas sûr de la touche, il attend généralement qu’un deuxième « toc » se manifeste pour être bien sûr que la truite est prête à être ferrée. Mais ce laps de temps qui s’écoule peut éveiller la méfiance de la truite tout comme renforcer son agressivité envers un appât qui lui résiste. Les chances de succès sont donc aléatoires.

Remarque : La touche que l’on ressent est fonction de la configuration des lieux. Il est plus facile pour une truite d’attaquer un appât à plusieurs reprises dans un courant lent que dans un courant vif, même si pour une truite un appât passe 10 fois moins vite sous l’eau que pour l’œil humain.
La ligne se déplace latéralement ou à contre-courant : On n’a jamais vu une teigne ou un ver de terre remonter le courant. Aucun appât utilisé dans la pêche au « toc » n’a la force d’entraîner la ligne à contre-courant. Par conséquent, dès que le pêcheur relève une anomalie dans la dérive de sa ligne, il doit ferrer.

Remarque : L’utilisation d’un guide fil ou d’un fil fluorescent permet de mieux suivre la dérive de la ligne et ainsi de mieux percevoir les anomalies.

Les touches plus subtiles :

La ligne arrête de dériver : Il y a trois raisons qui peuvent expliquer un arrêt de la dérive de la ligne : soit la ligne est trop plombée et/ou le courant trop lent, soit la ligne est accrochée au fond de la rivière, soit une truite s’est discrètement saisie de l’appât. Très souvent, le pêcheur croit qu’il est accroché, à tort parfois. Lorsqu’un tel cas de figure se présente, il faut ferrer, même si le pêcheur a le sentiment que ce n’est pas une touche. Le réflexe du pêcheur consiste en général à décoller légèrement la ligne afin de la décrocher, au lieu de ferrer énergiquement. En procédant ainsi, si une truite est réellement pendue à l’hameçon, le pêcheur risque de mal la piquer et donc de la voir se décrocher pendant le combat, ou de ferrer dans le vide si la truite a déjà recraché l’appât.

Remarque : cette situation se produit généralement lorsque l’on pêche dans les courants vifs.
Le pêcheur ressent une lourdeur dans la ligne : La truite attend bien souvent que le courant lui apporte la nourriture sans qu’elle ait besoin de faire le moindre mouvement, la nourriture lui arrivant directement dans la gueule. Par conséquent, si le pêcheur présente bien son appât, il est possible que la truite s’en empare sans qu’il ressente le moindre « toc ». Le pêcheur est trompé par cette inertie, le laissant penser que tout est normal. Il n’aura donc pas le réflexe de ferrer instantanément et s’expose ainsi au risque de perdre le poisson.
De plus, il est possible que la truite s’en aille avec l’appât dans la bouche, en se laissant porter, vers l’aval, par la force du courant, sans accélérer la vitesse de la dérive de l’appât. Cependant, le poids du poisson se répercute dans le poids de la ligne et dans le bras du pêcheur. Or la pêche au « toc » met parfois le bras du pêcheur lourdement à contribution (cela est d’autant plus vrai lorsque l’on utilise des cannes anciennes, relativement lourdes), le bras étant en permanente tension. Ainsi, le bras fatigue lors d’une partie de pêche. Le pêcheur peut alors très bien confondre la fatigue de son bras et la truite qui est pendue au bout de son fil.

Mais ce cas de figure reste quand même relativement marginal par rapport aux trois autres cas évoqués ci-dessus.

Où pêcher ?

Trouver un lieu de pêche approprié

Comment reconnaître les lieux qui abritent une population de truites ? Pas facile quand on débute et que personne dans votre entourage ne s’intéresse à la pêche. Le premier réflexe est de regarder son permis de pêche ou la carte de votre département recensant les rivières et les lacs (cette carte vous est normalement fournie au moment de l’achat de votre permis de pêche avec de la documentation pour que vous soyez informé de la réglementation dans votre département).

Vous constaterez que les rivières sont classées en deux catégories. On distingue les rivières de première catégorie et de deuxième catégorie. Pour faire simple, les rivières de première catégorie ont une eau de meilleure qualité que celles de seconde catégorie. De fait, elles abritent une faune aquatique plus exigeante en oxygène comme les truites, les goujons ou les vairons par exemple. C’est donc dans les rivières de première catégorie que vous devrez aller pêcher pour avoir un maximum de chances de rencontrer des truites. Les rivières de seconde catégorie en abritent également mais c’est plus rare.

Vous pouvez également pêcher la truite dans les lacs de montagne. Mais tous les départements en France ne sont pas concernés.

Maintenant que vous avez ciblé la rivière de votre choix, nous allons voir ensemble quels sont les différents postes susceptibles d’abriter une truite.

Où pêcher une fois au bord de l’eau ?

Nous voilà à présent face à la rivière. A ce stade nous devons préciser le type de rivière où nous nous trouvons. Nous distinguons les petites rivières (les torrents de montagne, les ruisseaux et les rus) des moyennes et grandes rivières (la Dordogne, l’Allier, les Gaves pyrénéens par exemple) car l’approche et le matériel utilisé seront différents.
Mais connaître les postes est une condition nécessaire mais pas suffisante pour attraper une truite. Il y a deux autres paramètres à prendre en compte : les conditions climatiques et la période de la saison. Ces deux paramètres vous permettront de déterminer l’habitat précis et le comportement alimentaire de la truite.

L’habitat et le comportement alimentaire de la truite

Tentons à présent de comprendre comment la truite se comporte et se nourrie pour pêcher au bon moment au bon endroit.
Il est rare, en effet, qu’une truite occupe le même poste durant toute une saison. Elle adapte son comportement en fonction des variations climatiques. Les conditions climatiques guident en général le comportement alimentaire de la truite.

Le début de saison

En début de saison (mois de Mars), les eaux sont froides (de trois à six degrés environ) et les truites sont peu enclines à se déplacer car chacun de leur déplacement se chiffre en perte de précieuses calories dont elles ont besoin pour survivre durant cette période difficile.

Les zones de calme

A la fin de l’hiver, les truites sont affaiblies. Elles seront même très faibles si l’hiver a été rude et qu’elles n’ont pas pu se nourrir correctement. Elles ont du faire, pour certaines, beaucoup d’efforts pour remonter les rivières pour pondre leurs œufs et résister aux températures très basses de la rivière. Lorsque les eaux sont froides, les truites essayent de produire le minimum d’efforts dans le but de s’économiser le plus possible.

Chaque déplacement est fortement coûteux en calories. Les truites sont souvent assez maigres à cette période de l’année et n’ont pas la force de résister à la pression exercée par le courant. Voilà pourquoi elles vont rechercher et occuper prioritairement des zones de calme, à l’abri du courant. Néanmoins, le courant n’est jamais situé bien loin car le courant c’est ce qui apporte la nourriture.

En début de saison, c’est donc à proximité des berges et dans les endroits où le lit de la rivière se creuse qu’il faudra poser son appât. Lorsque la rivière présente un débit élevé (ce qui est fréquent à cette période de l’année en raison des précipitations abondantes et de la fonte des neiges pour certaines rivières de moyenne montagne), le courant au centre de la rivière s’accélère. C’est proche des berges que le courant est le moins fort. Par conséquent, les truites se posteront au ras des berges, souvent creuses, afin d’attendre, en économisant leurs efforts, la nourriture que le courant leur apporte. Outre les berges, il faudra rechercher les truites dans les zones profondes où, là encore, la pression du courant est moins forte. Les truites sont tapies sur le fond et se nourrissent exclusivement au fond de la rivière. Les vers qui tombent accidentellement dans l’eau, à cause du ruissellement des eaux et de la dégradation des berges, sont des appâts à privilégier, surtout en début de saison.

En outre, tout ce qui a pour effet de casser le rythme du courant, comme les piles de pont ou les gros blocs rocheux par exemple, sont de nature à abriter une truite en début de saison. Les truites occupent, sauf cas exceptionnel, l’aval de ces postes.

La distance de stimulation

A cause des précipitations, parfois abondantes en début de saison, de la fonte des neiges qui commencent dans les rivières de basse et moyenne montagnes, il n’est pas rare de pêcher dans une eau « teintée ». La truite se sert principalement de sa vision pour se nourrir. Or, dans une eau teintée, son champ de vision est amoindri. Par conséquent, plus la rivière sera teintée, plus le champ de vision de la truite sera réduit. Seuls les appâts passant à proximité d’elle seront visibles et donc susceptibles d’être mangés. Ainsi, la truite ne se nourrira que des appâts qui passeront à proximité d’elle.

La coloration des eaux mais aussi la faiblesse de la température des eaux expliquent le comportement léthargique des truites en début de saison. Le pêcheur devra donc se montrer extrêmement précis dans la dérive de son appât et le faire passer au plus près de la truite et le plus lentement possible afin de stimuler son appétit. Si l’appât venait à passer trop loin de la truite, celle-ci ne daignera pas faire d’efforts pour s’en saisir, d’autant plus qu’elle ne le voit pas toujours. Chaque déplacement coûte à la truite de précieuses calories. La truite ne se déplace donc pas pour rien. Pour qu’une truite décide de faire l’effort de se déplacer afin d’acquérir une proie, il faut que cette proie en vaille la peine. Autrement dit, la proie devra être relativement consistante. Ce que la truite perd en énergie en se déplaçant, elle espère le regagner en capturant une belle proie.

Dans le cas contraire, où la proie n’est pas assez consistante, la truite ne fera que la regarder passer. Une truite préfèrera se déplacer une seule fois dans la journée, pour s’emparer d’une proie volumineuse, que plusieurs fois, pour s’emparer de diverses petites proies. A égale distance de présentation, un vairon sera jugé « plus intéressant » qu’une teigne, par exemple, notamment en début de saison. Mais cela ne veut pas dire que le vairon est un appât plus performant que la teigne en début de saison. Certains pêcheurs font de très belles pêches à l’ouverture en utilisant la teigne comme appât. Le plus important, c’est la précision avec laquelle le pêcheur va présenter son appât, qu’il soit gros ou petit. Une teigne passant à 50 centimètres d’une truite peut la laisser de marbre alors que le même appât passant à 20 centimètres déclenchera une attaque. C’est ce que l’on appelle la distance de stimulation.

Le réchauffement des eaux

Avec l’apparition des premiers rayons de soleil, et surtout des premières chaleurs, le comportement des truites change. Peu à peu, elles commencent à sortir de leur léthargie hivernale et à se déplacer.

Le printemps

La grande majorité des pêcheurs de truite est unanime pour dire que la meilleure période pour pêcher la truite est sans aucun doute les mois de mai et de juin. Avec le réchauffement des eaux, les truites sont de plus en plus actives. Les premiers rayons de soleil, qui réchauffent la surface de l’eau, font remonter les truites en surface. L’arrivée des beaux jours rend les eaux plus limpides et plus basses, et les truites sont plus à même d’apercevoir ce qui se passe à la surface de l’eau. Or, cette période coïncide avec l’éclosion de nombreux insectes. Les truites vont donc essentiellement avoir une activité de surface pour gober les insectes.

Par ailleurs, si les truites se déplacent plus, grâce au réchauffement des eaux, cela signifie aussi qu’elles seront plus enclines à faire un effort pour s’emparer d’une proie. Elles seront donc moins regardantes quant à la précision avec laquelle le pêcheur présentera son appât. Voilà pourquoi les touches seront plus nombreuses.

L’été

Néanmoins, le réchauffement des eaux a des limites sur l’activité des truites. En été (juillet - août), les eaux se réchauffent de plus en plus, jusqu’à atteindre une température maximale, à la limite du supportable pour les truites parfois. En période de canicule, les eaux peuvent atteindre une température supérieure à 20 degrés. Or, les truites recherchent avant tout, durant cette période, des eaux fraîches et surtout bien oxygénées. Au-delà de 20 degrés, les truites peuvent se retrouver incommodées et arrêter de se nourrir tant que la température de l’eau ne diminue pas.

C’est en surface que la température de l’eau est la plus élevée. Les truites vont donc chercher à se poster dans les courants vifs, peu profonds, bien oxygénés, ou alors dans les zones profondes, à l’ombre, là où la température est la plus clémente. Le pêcheur devra donc les rechercher tôt le matin ou en fin de journée, c'est-à-dire au moment où les températures sont favorables à l’activité alimentaire des truites. Les dessous de branches constituent également un excellent poste. En période de canicule, les truites se nourrissent essentiellement la nuit. Elles ont, par conséquent, une activité alimentaire réduite en journée.

Au moins de Septembre, les eaux commencent à se rafraîchir et la truite retrouve un comportement alimentaire « normal », non réduit aux extrémités de la journée.

Le risque alimentaire

La truite, lorsqu’elle se nourrit, prend inévitablement un risque. Cela est particulièrement vrai pour les petites truites qui, pour être rassasiées, ingèrent de nombreuses petites proies au cours d’une même journée (éphémères, diptères, trichoptères, plécoptères). Cela offre autant d’opportunités au pêcheur de pouvoir les leurrer. Il s’agit par conséquent d’une faiblesse de la truite vis-à-vis de la pêche et du pêcheur. Par contre, les truites adultes piscivores n’adoptent pas le même comportement dans la mesure où elles peuvent se contenter d’une seule proie volumineuse par jour (vairon). Le risque alimentaire est donc moins élevé pour les grosses truites que pour les petites.

Ce qu’il faut retenir

En début de saison, les eaux sont froides et les truites peu enclines à se déplacer. Elles se postent généralement près du fond de la rivière, dans les zones de calme, à l’abri du courant mais jamais très loin de celui-ci. Le pêcheur devra faire dériver son appât très proche de la truite si il veut qu’elle s’en saisisse. Avec l’arrivée des beaux jours, les eaux se réchauffent et les truites se déplacent de plus en plus dans la rivière pour se nourrir. Les touches seront alors plus nombreuses. Mais en été, lorsque les eaux deviennent trop chaudes, les truites restreignent leur activité alimentaire (la nuit, tôt le matin) et recherchent des zones à l’abri de la chaleur (sous les branches, dans les courants, dans les zones profondes…). La fin de saison s’accompagne d’un rafraîchissement des eaux et d’une reprise normale de l’activité alimentaire des truites.

Les conditions climatiques

Les conditions climatiques influenceraient pour une part importante le comportement alimentaire de la truite. En début de saison, les eaux sont froides et la truite se déplace peu pour se nourrir. Avec l’arrivée des beaux jours, les eaux commencent à se réchauffer et l’activité de la truite devient de plus en plus importante, mais elle tend à se ralentir dès lors que les eaux deviennent trop chaudes. C’est fréquemment le cas en période de fortes chaleurs. La truite cesse alors de s’alimenter durant la journée. C’est tôt le matin ou pendant la nuit qu’elle cherchera à se nourrir. Lorsque les eaux commencent à se rafraîchir, en fin de saison, la truite retrouve une activité alimentaire diurne.

Cependant, des incidences climatiques à court terme peuvent avoir des répercussions sur le comportement alimentaire de la truite. Ce serait notamment le cas de la lune, du vent et des orages.

L’influence de la lune ?

La lune a-t-elle une influence quelconque sur le comportement alimentaire de la truite ? Certains pêcheurs pensent que oui et n’hésitent pas à ne pas se rendre au bord de l’eau lorsqu’ils jugent que la lune n’est pas bonne. D’autres pensent que non car cette théorie n’aurait aucun fondement rationnel.

Alors comment savoir si la lune est favorable à la pêche ou pas ? Ceux qui croient en l’influence de la lune avancent que la période de pleine lune serait défavorable à la pêche alors que la nouvelle lune serait favorable.

En effet, la truite se sert essentiellement de sa vision pour se nourrir. Or, en période de pleine lune, la luminosité est importante, plus encore si le ciel est dégagé. Par conséquent, la truite disposera d’un éclairage suffisant dans l’eau pour pouvoir gober les insectes qu’elle discerne parfaitement à la surface de l’eau. Il est possible que la truite mette à profit cette période faste pour s’alimenter massivement.

Or, il faudra quelques heures à une truite qui s’est nourrie pendant la nuit pour digérer son festin. Autant de temps pendant lequel la truite ne sera pas mordeuse. Ainsi, il ne serait pas souhaitable de pêcher un lendemain de pleine lune car les truites sont déjà « gavées » de nourriture et ne mordront pas à l’appât du pêcheur.

Inversement, en période de nouvelle lune, la pêche serait favorable. En effet, durant cette période, la luminosité est plutôt faible et la truite n’a qu’une faible visibilité dans l’eau, plus faible encore si le ciel est couvert. Les truites ne peuvent donc pas apercevoir les insectes en surface et ne prendront aucun risque pour aller chercher de la nourriture (à cause des prédateurs éventuels). Elles préféreront attendre que le jour se lève et une luminosité plus conséquente pour se nourrir. Ainsi, pêcher les lendemains de nouvelle lune s’avèrerait favorable dans la mesure où l’activité alimentaire de la truite coïnciderait avec le moment où le pêcheur se trouve au bord de l’eau. Les touches seraient ainsi plus nombreuses.

Néanmoins, il ne s’agit que d’un point de vue, certes à prendre en compte mais de manière non exclusive car il ne s’agit pas d’une théorie scientifiquement fondée. Et fort heureusement, des truites il s’en prend pendant les périodes de pleine lune comme de nouvelle lune. Bien d’autres facteurs naturels sont donc à prendre en considération.

Le vent

Nous avons vu que la température de l’eau avait une incidence directe sur le comportement alimentaire de la truite. Le vent, suivant sa provenance, n’est pas étranger aux variations de température. En effet, selon qu’il soit du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, son influence n’est pas la même. Des vents seraient plus favorables à la pêche que d’autres.

En effet, un vent du sud ou d’ouest transporte des masses d’air chaudes. Cela a pour effet de réchauffer le climat et par conséquent d’augmenter la température de l’eau. Or, lorsque les eaux se réchauffent, l’activité alimentaire de la truite est plus importante, les poissons sont davantage enclins à mordre.

Inversement, un vent du nord ou d’est transporte des masses d’air froides ce qui a pour effet de refroidir le climat et d’abaisser la température des eaux. Or, des eaux froides ne sont pas propices à l’activité alimentaire de la truite, moins mordeuse et moins encline à se déplacer, donc plus difficile à leurrer.

Les averses

C’est bien connu, durant un orage les truites deviennent folles, tellement folles que certaines personnes seraient mêmes parvenues à les attraper à la main ! Les orages ont toujours été des moments propices à la pêche, des moments rares qui ne durent souvent que quelques minutes.

En effet, les grosses averses favorisent la tombée d’une nourriture en quantité abondante dans la rivière (les chenilles, les limaces et autres larves qui sont collés aux branches, les papillons, les mouches et autres insectes, les vers de terre…), bref une vraie manne alimentaire pour la truite.

Ainsi, durant cette tombée abondante de nourriture dans l’eau, la truite va devenir comme surexcitée et se saisir de tout ce qui passe à sa portée. Le pêcheur a l’impression alors de faire feu de tout bois, les truites se ruant sur à peu près n’importe quel appât. Les touches et les prises sont en règles générales très nombreuses.

Cet instant magique ne dure que très peu de temps, d’une part parce que les truites seront vite gavées et d’autre part parce que les eaux vont progressivement se teinter, ce qui réduira considérablement la visibilité non seulement des truites mais surtout du pêcheur. Or, les truites se servent de leur visibilité pour se nourrir. Lorsque celle-ci est trop faible, la truite ne se déplace pas et se nourrit exclusivement de ce qui passe à proximité de son champ de vision. Le pêcheur devra donc faire dériver son appât très près de la truite s’il veut qu’elle s’en saisisse. Or, cela lui est d’autant plus difficile à faire que les eaux sont sales et les postes moins marqués.

Il vaut mieux par conséquent pêcher pendant l’averse, qu’après. Attention toutefois à ne pas prendre de risques démesurés en pêchant pendant un orage avec une canne en carbone.

Ce qu’il faut retenir

Le résultat d’une partie de pêche serait donc étroitement lié à certaines conditions climatiques ponctuelles. La lune, selon qu’elle soit pleine ou nouvelle, aurait une influence négative ou positive sur la pêche de la truite. Le vent, selon qu’il soit du sud ou du nord, réchauffe ou refroidit les eaux, augmente ou réduit l’activité alimentaire des truites. Enfin, les orages et les averses sont des moments magiques, très courts, pendant lesquels la truite se nourrit abondamment de tout ce qui tombe dans la rivière. Le pêcheur parviendrait ainsi à « piquer » de nombreuses truites.

Bien choisir son appât

Le pêcheur au « toc » dispose toujours sur lui de différents types d’appâts afin de pouvoir faire face aux diverses situations qu’il rencontrera au bord de la rivière. Les truites se révèlent difficile à attraper quand on utilise certains appâts. Un jour, elles raffoleront des teignes et rechigneront sur les vers. Un autre, elles se jèteront sur les vers ou un vairon. Parfois ce sont les larves de trichoptères qui feront la différence. Quoiqu’il en soit, il peut s’avérer suffisant de changer simplement d’appât pour décider une truite à mordre ou à remordre si vous venez de la manquer.

Les différents types de vers

Je ne dresserai pas ici une liste exhaustive de toutes les catégories de vers. Je décrirai principalement ceux qui sont régulièrement utilisés dans la pêche au « toc ».

Le vers convient tout particulièrement en début de saison car, à cette époque, les eaux sont relativement teintées par la fonte des neiges ou par les premières pluies et la truite n’a pas assez de visibilité dans l’eau pour apercevoir d’éventuels insectes tombant à la surface de l’eau. De plus, les eaux relativement froides du début de saison incitent la truite à rester au fond de la rivière car la couche d’eau la plus froide se situe proche de la surface de l’eau. La truite va donc chercher à se nourrir sur le fond de la rivière. Or, suite aux pluies et aux fontes des neiges, de nombreux lombrics et autres vers de terre vivant dans les berges ou à proximité des cours d’eau (dans les forêts, les prés…) tombent dans l’eau et constituent le repas quotidien des truites.

- Le lombric : Le vers le plus fréquemment utilisé est facilement reconnaissable grâce à ses deux anneaux. C’est d’ailleurs à cet endroit (voir encadré rouge sur le schéma ci-dessous qu’il faudra piquer l’hameçon.

- Les vers d’eau : C’est un ver en général de petite taille que l’on trouve accroché à une pierre ramassée dans l’eau.

- Les vers de berges : Ce sont des vers de petite taille que l’on peut ramasser directement au bord de l’eau sous la mousse, dans l’humus…

- Les vers de fumier : Ils se ramassent directement dans le fumier. Ils dégagent une odeur assez forte. Ils sont facilement reconnaissables grâce à leur physionomie particulière faite de rayures. Néanmoins, ces vers ne sont pas très faciles à épingler sur l’hameçon et ont tendance à se déchirer ou à se vider de leur substance.

- On pourrait ajouter à cette liste d’autres vers comme le ver de terreau, le ver canadien, le ver de bouse ou le ver de farine. Vous les trouverez aisément en vente chez les détaillants de pêche ou les grandes surfaces.

Comment conserver ses vers ?

Il existe différentes manières de « stocker » des vers :

- Remplissez votre boîte à appât de mare de café et mettez-y vos vers quelques heures avant de débuter votre partie de pêche. Evitez d’exposer vos vers en plein soleil, privilégiez les endroits à l’abri de la lumière et dans lesquels la température y est clémente (dans votre garage ou dans le bas de votre réfrigérateur par exemple). Outre la garantie d’une bonne conservation, le mare de café donne aux vers une odeur particulière qui s’avère attrayante auprès des truites.

- Réalisez votre élevage de vers : Munissez vous d’un bac (une caisse de vin par exemple) d’une largeur de 40 centimètres et d’une profondeur de 30 centimètres environ. Réalisez plusieurs niveaux en remplissant le bac successivement de couches de terre et de cartons mouillés. Rajoutez-y de la mousse, des épluchures de pomme de terre, des morceaux de journaux…et n’oubliez pas d’humidifier régulièrement l’ensemble avec une éponge par exemple. La mousse rend la peau des vers plus dure, ce qui permet au pêcheur de mieux les piquer sur l’hameçon.

Vous pourrez ainsi conserver vos vers pendant plusieurs mois. Si l’élevage fonctionne bien les vers se reproduiront à l’intérieur de votre bac. En outre, en période de gel ou de sécheresse, il est toujours difficile de se procurer des vers sans passer par un vendeur d’articles de pêche. Avec votre élevage, vous disposerez d’une réserve de vers durant toute la saison.

- Vous pouvez élever des vers à l’air libre en créant des compostes (mélange de terre, de gazon, d’herbes…).

L’eschage des vers

Il est conseillé d’utiliser une aiguille à locher pour bien enfiler le ver sur la hampe de l’hameçon. Pour ce faire, il est préférable d’utiliser des hameçons à tige longue numéros 6, 8 ou 10, cela dépend de la taille du ver. Evitez de laisser pendre exagérément votre ver car vous risqueriez de manquer de nombreuses truites se contentant de tirer le ver par le bout (d’où l’importance aussi de ne pas escher des vers trop longs). Mais la plupart du temps, les vers sont eschés manuellement. Il suffit de piquer le ver au niveau de la bague (pour les lombrics) ou près de la queue et de faire passer l’hameçon dans le corps du ver jusqu’à ce que la hampe soit entièrement recouverte. Ensuite il faut faire ressortir le bout piquant de l’hameçon.

Il faut que votre ver garde une position naturelle sur l’hameçon. C’est pourquoi il faut éviter de le présenter en pelote ou par paquets. Contentez vous d’en escher un seul et de le piquer une seule fois.

Voilà comment il faut escher un ver pour qu’il soit présenté de manière convenable au poisson. L’hameçon doit ressortir au milieu, sinon le ver risque de pendre et le ferrage du poisson sera délicat car le poisson risque de simplement tirer sur le ver.
Remarque : Les vers que l’on utilise pour pêcher la truite doivent avoir une taille raisonnable. Un ver de 7/8 centimètres constitue déjà une belle proie pour une truite. Evitez donc d’utiliser des vers qui font 15 centimètres et plus…Des vers moindres ne vous empêcheront pas d’attraper une belle truite !

La teigne

Comme le ver, la teigne est un appât plébiscité en début de saison. Elle est particulièrement efficace par eaux basses et claires.

Les différents types de teigne

Il existe deux types de teignes vendues dans le commerce.

- Les teignes en rouleaux : Les teignes que l’on vous vend dans des rouleaux (voir la photo ci-dessous) sont en général de petite taille et d’une couleur légèrement dorée. L’utilisation du rouleau est assez simple : il suffit de le dérouler et de prélever les teignes qui sont alignées dans les alvéoles de papier. Lorsque le carton est sec, il est parfois difficile de dérouler le rouleau et d’en extraire les teignes. Une petite astuce consiste à plonger le rouleau dans l’eau pour pouvoir les extraire plus facilement.

- Les teignes dans des copeaux de bois : ces teignes sont en général plus consistantes et d’une couleur plus pâle que les teignes vendues en rouleaux. Elles sont plus molles et plus difficiles à escher. Mais en début de saison, elles peuvent faire la différence parce qu’elles sont plus grosses que les teignes vendues en rouleaux.

L’eschage de la teigne

La teigne est un appât fragile. Le pêcheur doit veiller à ce qu’elle ne se vide pas de sa substance (un liquide jaunâtre) lorsqu’il la pique sur l’hameçon, sinon elle deviendrait toute molle et difficile à faire tenir sur l’hameçon. L’eschage de la teigne doit suivre la courbure de l’hameçon et l’hameçon doit traverser l’intérieur du corps de la teigne. Il est aussi possible de piquer la teigne par la tête. L’hameçon devra être proportionné à la taille de l’appât que l'on utilise. La teigne étant un appât de taille moyenne, il est donc plus adapté d’employer des hameçons numéros 12 à 14.

La teigne est un appât de faible densité. Elle a tendance à flotter au dessus du fond et à ne pas y descendre directement. Il est donc nécessaire d’utiliser des hameçons fins de fer pour ne pas trop alourdir la teigne et lui permettre de virevolter au fond de la rivière.
Il est toujours possible d’accrocher deux teignes sur l’hameçon afin de décider une truite à mordre en début de saison mais il est plutôt conseillé de n’en mettre qu’une car une teigne de 2 centimètres constitue déjà une belle proie pour une truite.

La conservation des teignes

C’est un appât qui se conserve relativement longtemps si on la stocke dans le bas du réfrigérateur, c’est-à-dire dans un endroit frais. Elle se garde ainsi pendant plusieurs semaines. Au bout d’un certain temps, les teignes vont se transformer en chrysalides ou se dessécheront sans se transformer (elles deviennent alors noires et molles). Tout dépend des conditions dans lesquelles elles ont été élevées.

Les vairons

Le vairon est une des proies favorites de la truite. Il serait donc dommage de l’ignorer. Ce n’est pas l’appât idéal pour pêcher au « toc » (car il est plus souvent utilisé par d’autres techniques de pêche comme la pêche au poisson mort manié ou au bouchon) mais il ne doit pas être négligé.

Attention, pêcher au « toc » avec un vairon nécessite l’emploi d’un matériel spécifique. Il faut privilégier une canne type anglaise avec un moulinet permettant d’effectuer des lancers.

La capture du vairon

Le vairon est un poisson méfiant. Il se méfie notamment des truites et évite de s’aventurer dans les endroits à risques. Le plus difficile en début de saison est peut-être de le capturer. Le vairon est une espèce grégaire (c'est-à-dire qui se déplace et vit en groupe) affectionnant les petits courants vifs et bien oxygénés ainsi que les fonds composés de graviers, d’amas de branches et de sable.

Le vairon est à peu près présent dans toutes les rivières de première catégorie. Très souvent, là où il y a du vairon, il y a de la truite ! Le matériel nécessaire à sa capture est très simple : une canne à pêche au coup d’environ 2 à 3 mètres suffit (tout dépend de la coulée - longueur de la dérive de l’appât dans l’eau - que l’on souhaite réaliser), à cela ajoutez un petit flotteur, quelques plombs, une pochette d’hameçon numéros 22 ou 24 sans ardillon (afin de décrocher les vairons sans les abîmer), une bobine de fil en 8 centième et un petit sceau pour conserver les vairons vivants.

Le vairon étant un poisson fréquentant des eaux de première catégorie comme la truite, la réglementation en vigueur pour la truite vaut aussi pour tous les autres poissons que l’on pêche dans cette zone. Ainsi, il est strictement interdit de pêcher avec un asticot sauf dans quelques rivières pyrénéennes. Pour pêcher le vairon, on pourra ramasser des vers de berges que l’on trouve juste au bord de l’eau. Il suffit de les découper en fragments et de les piquer sur l’hameçon. Il est interdit d’utiliser une amorce vendue dans le commerce ou fabriquée maison dans une rivière de première catégorie. Pour autant, il est toujours possible de lancer des poignées de terre ou de sable dans l’eau, le vairon étant un poisson curieux, ou de pêcher « à la grattée » c'est-à-dire de remuer le fond de l’eau avec ses pieds. Cela permet de soulever la nourriture et constitue, en quelque sorte, un amorçage naturel.

Enfin, il est possible de capturer des vairons à l’aide de la fameuse carafe à vairons. Il suffit pour cela de placer une bouteille en plastique dans l’eau avec de la mie de pain au fond. Les vairons vont rentrer dans la bouteille et n’en ressortiront pas.

La conservation des vairons

Le vairon est un poisson fragile et difficile à conserver. Il est important, quand il est placé dans un petit sceau, de veiller à ce que l’écart de température avec l’eau de la rivière ne soit pas trop important, sinon les vairons risquent de suffoquer. Il est conseillé d’utiliser l’eau de la rivière mais il est toujours possible d’employer l’eau courante du robinet.

Pour conserver les vairons au-delà d’une demi journée, il est important de bien oxygéner l’eau dans laquelle on les a placés. Il existe dans le commerce des aérateurs, d’un maniement assez aisé, permettant de conserver les vairons pendant plusieurs jours. Mais lorsque la température extérieure le permet, on peut conserver ses vairons en changeant régulièrement l’eau du seau. Néanmoins, dès qu’il fait trop chaud, il devient de plus en plus difficile de conserver ses vairons, aérateur ou pas.

Comment pêcher au « toc » avec un vairon ?

Beaucoup de pêcheurs au « toc » semblent ignorer qu’il est possible d’employer cette technique avec un vairon. D’autres pensent, à tort, que la pêche au vairon est une pêche réservée aux spécialistes. A l’instar de la pêche avec d’autres appâts, la pêche de la truite au « toc » avec un vairon vivant consiste à présenter le plus naturellement possible l’appât à la truite. Le vairon doit donc évoluer naturellement dans l’eau. Pour ce qui est du montage de la ligne, celui-ci est le même que celui qu’on réalise avec d’autres appâts.

Il existe différentes manières de pêcher la truite avec un vairon. Il y en a deux principalement qui s’apparentent à la pêche au « toc ».

- La pêche à la tirette : Le pêcheur esche un vairon mort sur un hameçon numéro 8 ou 10, le laisse descendre au fond de la rivière, à l’aide d’une olivette de 2, 3, 4 ou 5 grammes venant buter sur un émerillon à agrafe et procède à des tirées succinctes du vairon afin de donner l’impression que celui-ci est emporté par le courant. Un bas de ligne d’une trentaine de centimètre en 16 centièmes ainsi qu’un corps de ligne en 18 centièmes seront appropriés. De la même manière qu’un pêcheur au « toc », le pêcheur tient son fil à l’aide de son index gauche ou droit afin de ressentir la touche de la truite et « rend la main », c'est-à-dire relâche le fil quelques secondes avant de ferrer.

- La pêche à la sondée : Cette pêche réclame l’utilisation d’un vairon vivant. Le montage est identique à celui de la pêche à la tirette. Le pêcheur laisse descendre le vairon au fond de la rivière, attend quelques secondes le temps que le vairon prospecte les environs, procède à des tirées verticales puis laisse redescendre le vairon. A la touche, le pêcheur rend la main quelques secondes et ferre énergiquement.

Attention : La pêche à la sondée se pratique dans les trous profonds et encombrés. Il n’est donc pas rare de laisser quelques hameçons au fond de la rivière. Mais cela fait partie de la règle du jeu si on veut provoquer les plus belles truites là où elles se trouvent.

Le vairon, un indicateur précieux

En règle générale, là où il y a du vairon, il y a de la truite. Mais cette règle amène doit être nuancée. Que penser d’une rivière où les vairons sont nombreux et se laissent prendre à peu près n’importe où ? Une abondance de vairons signifie bien sûr une nourriture abondante pour la truite. Mais comment expliquer que ces vairons soient si nombreux ? Je suis pour ma part relativement pessimiste lorsque je pêche une rivière où les vairons abondent. En effet, s’il y a beaucoup de vairons, c’est certes dû au fait que la rivière est propice à leur reproduction mais cela signifie aussi qu’il n’y a pas ou pas assez de truites pour les manger ou leur faire peur. Si vous attrapez des vairons dans une cache qui est susceptible d’abriter une belle truite, vous pouvez vous poser des questions. Si les vairons manifestent aussi ouvertement leur présence, c’est peut-être parce qu’ils ne craignent pas la présence d’un prédateur vivant à proximité. Le vairon peut ainsi être considéré comme un baromètre indiquant une présence encourageante ou non de truites dans une rivière.
Les larves de trichoptères

Ces larves constituent un appât privilégié pour la pêche de la truite aux appâts naturels. Bien connues des truites, ces larves vivent au fond de la rivière et peuvent se ramasser à l’apparition des beaux jours (dès le mois d’avril).

Les larves dans les fourreaux
Dès que les beaux jours apparaissent, aux environs de la mi-avril, il est possible de pêcher avec une nouvelle gamme d’appât. En soulevant les pierres, qui se trouvent sur le lit de la rivière (et à condition de les remettre à leur place), vous pourrez vous rendre compte de la diversité des larves aquatiques.

Parmi elles, il y a le porte bois. Ces larves vivent dans un cocon de bois et se nichent par paquets, sous les pierres. Mais il ne suffit pas de soulever n’importe quelle pierre pour pouvoir en trouver. Privilégiez les pierres de belle taille qui se situent dans des courants bien oxygénés et de faible profondeur. Il vaut mieux soulever les pierres en remontant le courant, car en les soulevant, le pêcheur pourra non seulement ramasser les larves collées à la pierre mais aussi celles qui se trouvent tapis au fond de la rivière. Si vous descendez la rivière, vos déplacements et le soulèvement des pierres coloreront l’eau et rendront difficiles la récolte des larves au fond de la rivière. Il faut alors attendre quelques secondes avant que la rivière ne retrouve sa limpidité.
Lorsqu’on la ramasse au mois d’avril, cette larve est de couleur grise. Par la suite, sa couleur vire au jaune. Il est possible d’en ramasser jusqu’à la fin du mois d’Août. C’est un appât qui peut être comparé à la teigne, d’une part à cause de sa couleur jaune et, d’autre part en raison de sa faible densité. Il faut donc l’escher de la même manière qu’une teigne avec un hameçon numéroté de 12 à 16 fin de fer.

Pour les conserver, il suffit de les placer dans une boîte remplie de mousse humide, au frais dans le bac du réfrigérateur.

Les larves sans fourreaux

Elles sont plus difficiles à ramasser que les larves à fourreaux car elles sont plus solitaires. Leur récolte s’effectue à l’aide d’un tamis que l’on plonge au fond de la rivière, en aval des galets que l’on a grattés ou soulevés auparavant. Il est possible de ne soulever que les pierres et de prélever les larves qui se trouvent en dessous.

Ces larves sont très fragiles et se font escher par la tête. Certains pêcheurs préfèrent les piquer par deux pour rendre la bouchée plus consistante. Les hameçons à utiliser devront être fin de fer et de numéro 12 à 16.

A cause de leur fragilité, il faut changer ces larves tous les trois ou quatre lancers. Cependant, elles restent très attractives auprès des truites et sont recommandées lorsque les truites rechignent à prendre des appâts plus classiques comme la teigne ou le ver.

La sauterelle.
En été, les sauterelles sont nombreuses dans les près et constituent une proie supplémentaire pour la truite. N’hésitez pas à utiliser cet appât de choix. Suspens et résultat garantis ! Un corps de ligne en 14°° ou 16 °°, et un bas de ligne incolore d’un mètre environ sont suffisants. Employez de préférence des hameçons numérotés de 12 à 16. Toutefois, la taille de l’hameçon est fonction de la taille de la sauterelle. Les plombs ne sont pas obligatoires. Ils peuvent être utiles pour effectuer des lancers (dans ce cas, placez des petits plombs numérotés de 8 à 10 à environ 20 ou 30 centimètres de l’appât).

Vous pouvez également plomber votre ligne en plaçant un plomb numéro 6 à quelques centimètres de l’appât de sorte que celui-ci n’évolue plus en surface mais entre deux eaux. C’est particulièrement efficace lorsque les eaux sont piquées, c'est-à-dire d’une apparence marron sale, et que les truites n’ont pas assez de visibilité pour voir les insectes dérivant à la surface de l’eau. Elles sont alors plus mordeuses « entre deux eaux ».

Bien se vêtir

Un gilet de pêche

Vous pourrez y ranger tout le petit matériel dont vous aurez besoin au bord de l’eau. Certains gilets comportent une grande poche à l’arrière permettant de ranger et d’y placer des provisions alimentaires, voire même vos poissons si vous n’avez pas de panier. Choisissez de préférence des gilets comportant de nombreuses poches de rangement, cela vous permettra de mieux repérer les éléments que vous y placerez. Vous pourrez ainsi regrouper les articles par catégorie (plombs, hameçons, bobines de fil…) et éviter de les ranger pèle mêle dans la même poche.

Il existe même des gilets de pêche fourrés à l’intérieur, particulièrement agréables par temps de froid.

Pour ranger vos accessoires, privilégiez les vestes aux poches nombreuses.

Les cuissardes et les wadders

Lorsque l’on souhaite pêcher dans l’eau et que la profondeur est importante, il convient de s’équiper de cuissardes ou de
wadders si on ne veut pas faire le plein d’eau ! Les wadders permettent de pêcher dans des eaux plus profondes que les cuissardes. De plus, les cuissardes comme les wadders permettent d’accéder à des postes qui, parfois, ne sont pas accessibles de la berge et facilitent les déplacements du pêcheur au bord de l’eau car celui-ci peut décider à tout moment de traverser la rivière pour passer de l’autre côté de la berge…

Néanmoins, prenez garde, lorsque vous pêchez dans l’eau, à le faire d’aval en amont pour ne pas alerter les truites.

Fabriquées en néoprène ou en caoutchouc, les cuissardes et les wadders sont parfaitement étanches et résistantes au froid.

Les cuissardes permettent au pêcheur de s’avancer dans le lit de la rivière et facilite ainsi sa mobilité au bord de l’eau. C’est aussi le moyen de pêcher des postes difficilement accessibles du bord de la rivière.

Autres vêtements

Il existe toute une série de vêtements dont s’équipe le pêcheur pour se protéger des conditions climatiques parfois difficiles ou pour mieux se fondre dans la nature. Les gants coupés au bout des doigts excepté au niveau du pouce et de l’index, permettent de résister au froid. Par temps de froid, les mains sont parfois gelées et il devient alors très difficile de piquer l’appât sur l’hameçon ou de refaire sa ligne. Il est donc utile de bien garder les mains au chaud.

Outre les gilets, il existe des pantalons, des manteaux et des casquettes fourrées particulièrement préconisés en début de saison.

Par ailleurs, les lunettes polarisantes sont utiles par beau temps, lorsque le pêcheur peut être est ébloui par les rayons du soleil. Ces lunettes atténuent les reflets sur l’eau et le pêcheur dispose ainsi d’une meilleure vision de ce qui se passe à la surface de l’eau.

Choisir sa canne à pêche

Cette partie présente un panel de cannes à pêche que l’on trouve sur le marché et qui peuvent permettre de faire face à presque tous les cas de figure que nous pouvons rencontrer au bord de l’eau. Cependant, il ne s’agit pas d’une liste exhaustive. D’autres matériels et matériaux peuvent être utilisés. C’est au pêcheur de faire ses choix, en fonction du type de pêche qu’il pratique, des rivières qu’il fréquente et, bien entendu, de ses moyens financiers, car il va de soi que la dernière canne téléréglable en aluminium « Oxygène » n’est pas à la portée de toutes les bourses. Néanmoins, il faut se méfier des cannes bas de gamme, dont le principal atout est souvent un bas prix.

N’hésitez pas à investir dans une bonne canne, même si le prix de départ vous paraît légèrement prohibitif. Elles ont une durée de vie plus longue que les cannes proposées en Grandes Surfaces, car elles sont de meilleure qualité. Mais les Grands Magasins vendent de plus en plus un matériel de qualité, destiné à satisfaire le plus grand nombre. Mieux vaut investir 100 à 150€ dans une bonne canne à pêche, plutôt que d’avoir à payer deux fois 50€ dans une canne de qualité moyenne, qui risque de vous sembler lourde, de branler ou dont le scion est peu adapté et ne vous permet pas de ferrer efficacement, ou encore une canne qui risque de se révéler gênante au moment d’accéder à des endroits escarpés.

C’est autant de détails auxquels chaque pêcheur doit réfléchir avant d’acheter une canne. Dans quel type de rivière vais-je pêcher ? (Rivière de plaine, Torrent, Moyenne Rivière, Grande Rivière, avec un fort ou faible encombrement ?...) ; Quel est mon budget ? Suis-je un pêcheur débutant ou confirmé ? (Acheter un canne de très grande qualité à un prix élevé ne signifie pas prendre systématiquement plus de poissons, la canne ne fait pas le pêcheur ; elle facilite son action de son pêche, et la rend plus efficace dès lors que celui-ci maîtrise la technique employée. Inutile donc d’acheter une canne très chère si vous débutez…)

Choisir sa canne à truite

L’homme a la fâcheuse habitude de se montrer réticent face au changement ou à l’innovation. Lorsqu’une nouvelle canne apparaît sur le marché, tous les pêcheurs ne se ruent pas sur elle pour l’acheter car la plupart d’entre eux possèdent déjà une canne et ne sont pas disposés à en changer. En effet, le pêcheur connaît sa canne, il a ses habitudes, c’est un gage de confiance pour lui et il est souvent persuadé que sa canne reste la meilleure ou qu’elle suffit amplement pour le mode de pêche qu’il pratique.

Même si ce n’est pas la canne qui fait le pêcheur, son choix reste important car il représente un gage de réussite dans la mesure où certaines types de cannes semblent conçues spécialement pour certains types de pêche. Au-delà de vos aspirations personnelles, c’est le type de rivière qui vous orientera dans le choix de votre canne. La partie qui suit se propose d’étudier les forces et faiblesses des différents types de cannes et moulinets employés dans la pêche au « toc » ainsi que la façon de les utiliser au bord de l’eau et de déterminer les critères qui vous permettront de sélectionner un matériel adapté et de qualité.

Les cannes téléréglables à anneaux

ð Utilisation :

· Pour pêcher en dérive courte (on laisse dériver l’appât seulement quelques mètres dans l’eau et on le relance fréquemment) voire sans dérive : l’appât est déposé au niveau de l’emplacement supposé de la truite ;
· Pour pêcher sous la canne (pas de dérive, on dépose l’appât à 90° sous la canne) là où les lancers sont impossibles (à cause de la végétation environnante) ;
· Pour pêcher très en retrait de la berge (cela permet de rester relativement discret lorsque très peu de végétation borde la rivière ou d’éviter de projeter son ombre et celle de la canne sur l’eau par beau temps) ;

ð Avantages :

· Possibilité de faire varier la longueur de la canne en action de pêche ;
· Facilite les déplacements du pêcheur ;
· Possibilité de pêcher dans des endroits difficiles d’accès ;
· Bon contrôle de la dérive de la ligne ;

ð Inconvénients :

· Elle est très lourde quand elle est totalement dépliée (même si les nouveaux composites tels que le carbone allègent considérablement sa masse) ;
· Elle est très fragile ;

ð Critères de choix :

· La rigidité : L’action doit être de pointe (seul le bout de la canne sera flexible) ; évitez les cannes qui chancellent et qui sont particulièrement désagréables pour les lancers et les ferrages (le ferrage doit être instantané lorsque l’on pêche sous la canne et/ou dans les endroits encombrés ; il ne faut pas laisser le temps à la truite de se réfugier dans les encombrements) ;
· Le poids et l’équilibre : Evitez les cannes trop lourdes (Pensez au fait que vous passerez sûrement plusieurs heures au bord de l’eau et qu’il faut économiser votre bras) ;
· Les anneaux : Choisissez de préférence des cannes comportant de nombreux anneaux qui éloignent suffisamment le fil du blank (c’est le corps de la canne auquel sont accrochés les anneaux) afin que celui-ci fil ne colle pas à la canne (en cas de pluie, il arrive fréquemment que le fil colle à la canne en raison du trop faible nombre d’anneaux ce qui rend quasiment impossible les lancés) ;
· La poignée : Choisissez de préférence un revêtement anti-dérapant (utile en cas de pluie), ou en liège aggloméré pour que votre main agrippe solidement la poignée de la canne ;

Les cannes anglaises

ð Utilisation :

· Pêcher dans les rivières en dérive naturelle (on laisse l’appât évoluer dans l’eau sur de très longues distances) ;

ð Avantages :

· Possibilité de pratiquer à distance dans les parcours dégagés avec un confort inégalé ;
· Pêcher très fin (on peut utiliser des fils d’une très faible résistance) ;
· Sa légèreté procure plus de plaisirs et de sensations lors des combats avec de beaux salmonidés ;
· C’est une canne courte (inférieure à 4,20 mètres en règle générale) facilitant les lancés ;

ð Inconvénients :

· Elle prend de la place quand elle est pliée (elle est souvent constituée de deux brins) ;
· Le scion (l’extrémité de la canne à pêche) est très fragile ;

ð Critères de choix :

· La longueur : La longueur de la canne est proportionnelle à la largeur du parcours (plus vous pêcher une rivière large, plus votre canne devra être longue). Privilégiez une canne de 3,60 mètres, et moins, pour les petites rivières et une canne de 4,20 mètres et plus pour les grandes rivières ;
· Les anneaux : Même conseil que pour les cannes téléréglables ; comptez environ 12 anneaux pour une canne de 3,90 mètres et 13 pour une 4,20 mètres ;
· La poignée : Privilégiez les poignées en liège car elles sont plus agréables et plus résistantes ; évitez les poignées en mousse ;
· Le porte moulinet : Privilégiez les porte-moulinets modulables et évitez les fixes ;
Les cannes à fil intérieur

ð Utilisation :

· Pour pêcher dans les ruisseaux et les petites rivières encombrées ;
· Pour pêcher en dérive naturelle ou sous la canne (canne avec fil intérieur téléréglable) ;

ð Avantages :

· Le fil circulant dans le scion permet d’éviter qu’il se prenne dans la végétation environnante ;
· Action plus ferme que les cannes à anneaux (comme la canne anglaise par exemple) ce qui permet d’abréger les combats ;
· Le fil ne colle pas à la canne en cas de pluie ce qui permet de lancer correctement lorsqu’il pleut;

ð Inconvénients :

· Elle prend de la place quand elle est pliée (elle est constituée comme la canne anglaise de deux brins) ;
· Les entretoises (ce sont des anneaux qui sont à l’intérieur de la canne et qui permettent au fil de circuler facilement) bougent au fil des ans et il est très difficile de lancer ;

ð Critères de choix :

·
Les entretoises : comptez environ une trentaine d’entretoises pour une canne de 3,90 mètres et une ou deux de plus pour une canne de 4,20 mètres ;

Remarque : il est aussi possible de pêcher avec une simple canne télescopique à anneaux (entre 3,5 et 4 mètres).
Canne à fil intérieur et canne anglaise ne permettent pas de pêcher dans le même type de rivière. A gauche, utilisation d’une canne téléréglable, idéale pour pêcher dans les endroits encombrés. A droite, utilisation d’une canne anglaise, idéale pour les rivières larges et dégagées.

Choisir son moulinet

Dans la pêche au « toc », le moulinet sert uniquement de réserve de fil. Certains moulinets sont spécialement étudiés pour ce type de pêche, à l’instar du Ritma 72 et 73 de Peerless Bam, ou du PLX700 de Sert. Mais d’une manière générale, vous aurez le choix entre un moulinet léger à tambour fixe, capoté ou non, ou un moulinet à tambour tournant.

Les moulinets capotés
Ce sont des moulinets compacts, légers (150 grammes pour les plus performants), ils possèdent un frein efficace et ils permettent surtout des lancés relativement longs. Néanmoins, ils présentent des inconvénients importants : faible capacité d’accueil (c'est-à-dire le nombre de mètres de fil que la bobine peut accueillir soit en règle générale guère plus de 70 mètres avec un nylon de diamètre 16 centièmes), faible récupération (chaque tour de manivelle ne permet pas de rembobiner de grandes quantités de fil) et vrillage du fil fréquent et irréversible lorsque l’on utilise des nylons fins. Même si ce sont de bons moulinets, ce ne sont pas les mieux adaptés à la pêche au « toc ».

Moulinet Les moulinets tournants
(exemple : les modèles Ritma) : Ils sont d’un faible poids (inférieurs à 100 grammes) et garantissent ainsi un grand confort. Ils ne sont pas encombrants, mais sont munis d’un prolongateur ce qui facilite la sortie du fil (voir schéma ci dessous) et l’empêche de se vriller. On le monte en général sur le bas du talon de la canne et il sert ainsi à équilibrer l’ensemble canne/moulinet. Néanmoins, ces moulinets présentent des défauts majeurs : ils sont uniquement utilisés comme réserve de fil et ne permettent donc pas d’effectuer de lancés, obligeant ainsi une pêche sous la canne ou en dérive courte. Enfin, le fil fin vrille rapidement à cause du faible diamètre du noyau du tambour (plus le noyau est petit, plus le fil qui s’enroule autour fait de tours donc les risques que le fil fasse des boucles est plus grand). Ce sont toutefois les modèles les plus économiques (d’un point de vue prix) et les plus classiquement utilisés pour la pêche au « toc ».

Les moulinets à tambour fixe : Ils sont parfois jugés incompatibles avec la pêche au « toc » en raison de leur lourdeur relative (160 grammes environ), des perruques et des nœuds ainsi que du le fil qui s’accroche à la manivelle lors du lancer. Cependant, ce type de moulinet présente de sérieux avantages dans le domaine de la récupération (il permet par exemple de rembobiner de grandes quantités de fil à chaque tour de manivelle) et possède un frein très efficace. Il permet en outre de lancer relativement loin et donc de rester relativement éloigné des truites que l’on pêche.

Bien choisir le petit matériel

Ajouter une imageA présent que les présentations ont été faites avec Demoiselle Truite, nous allons poursuivre avec l’équipement nécessaire pour aller à sa rencontre et la séduire. Vous allez voir que le moindre détail peut avoir son importance, y compris la tenue vestimentaire !

Ce premier chapitre dresse une liste des principaux outils que le pêcheur au « toc » doit emporter avec lui avant de se rendre au bord de la rivière. Nous allons voir ensemble comment bien choisir le petit matériel, les vêtements et la canne à pêche.

Le matériel nécessaire pour pêcher au « toc » est relativement simple et peu encombrant. Pour autant, le choix du matériel ne doit pas être laissé au hasard même lorsqu’il s’agit d’une boîte de plomb ou d’une pochette d’hameçon.

Les plombs


Il est important de disposer d’une gamme de plombs de grammages variés lorsque l’on est au bord de l’eau car le pêcheur de truite sera amené à devoir s’adapter à différentes conditions de pêche (eaux fortes, eaux calmes, eaux basses…)

Une palette de plombs allant du numéro 0 au numéro 10 est suffisante (chaque plomb porte en effet un numéro correspondant à son poids ; par exemple, un plomb numéro 3 pèse 0,34 grammes). Cependant, dans certains cas, l’utilisation de plombs plus gros est indispensable pour faire descendre, par exemple, l’appât au fond d’un trou de plusieurs mètres de profondeur où le courant est relativement violent en surface ou au fond. Dans ce cas, certains pêcheurs n’hésitent pas à utiliser des chevrotines ou des olivettes de plusieurs grammes.

Personnellement, les plombs que j’emplois le plus fréquemment sont les numéros 4, 5, 6, 7 et 8.

Choisissez de préférence des plombs mous qui peuvent être pincés facilement avec les doigts ou une pince. C’est toujours mieux qu’avec les dents ! De plus, c’est pratique lorsqu’il fait froid et que le pêcheur a les doigts frigorifiés.

Vous trouverez facilement dans le commerce des boites distributrices de plombs. Pour la pêche au toc, optez pour une boite qui contient des plombs allant du numéro 1 au numéro 8. Cela vous permettra de faire face à presque toutes les situations.

Les hameçons

Il est important de bien choisir ses hameçons en fonction de la taille de l’appât que l’on utilise. On utilisera par exemple des hameçons numéros 10, 12 ou 14 pour une teigne ou une petite larve, 6, 8 ou 10 pour des vers (là encore en fonction de leur taille). Il faut également tenir compte de la densité des appâts. Pour faire simple, si vous jetez dans l’eau un ver de terre ou une sauterelle vous pourrez constater que le ver de terre coule alors que la sauterelle reste en surface quelques instants ou coule très lentement. Cela s’explique par le poids de l’appât. Plus il est important, plus la densité est importante.
Compte tenu de la faible densité de certains appâts (teignes, porte bois, sauterelles…) il convient d’employer des hameçons fins de fer qui n’alourdissent pas démesurément le poids de l’appât afin que celui-ci puisse raser le fond, évoluer au gré des tumultes du courant ou couler dans l’eau, comme il le ferait naturellement.

Par ailleurs, il est important d’adapter la longueur de l’hameçon à la longueur de l’appât. Pour un ver de terre par exemple, il faut utiliser un hameçon avec une tige longue pour bien tenir l’appât sur l’hameçon et garantir ainsi une présentation de qualité. Au contraire, la teigne, qui est un appât beaucoup plus petit que le ver de terre, nécessite l’emploi d’un hameçon de petite taille qui se fondera avec l’appât.

Enfin, il faut penser aux accrochages potentiels et au ferrage. Vous trouverez dans le commerce des hameçons « anti-décroche » et des hameçons renversés. La courbure particulière de l’hameçon renversé permet de ferrer le poisson avec un angle plus important que les hameçons droits. La présence d’un ou plusieurs ardillons sur l’hameçon permet de ferrer le poisson de façon plus efficace.

Veillez bien également à ce que la pointe de vos hameçons pique suffisamment bien (vous pouvez vous en assurer en piquant légèrement le bout de votre pouce par exemple ; cependant ne vous piquez pas trop fort car vous risqueriez de vous blesser !). Lorsque l’hameçon manque de piquant, affûtez-le à l’aide d’une pierre à affûter que vous pouvez vous procurer aisément chez n’importe quel détaillant de pêche. N’oubliez pas qu’un hameçon qui ne pique pas bien est la cause de nombreux ratés.

Quoiqu’il en soit, vous trouverez chez vos détaillants de pêche des hameçons qui répondent parfaitement aux exigences des différentes techniques. Ainsi, il existe des hameçons spécialement conçus pour la pêche aux petites bêtes ou aux appâts naturels, d’autres à utiliser pour les vers, et d’autres enfin à privilégier pour la pêche à la truite en général.


Les émerillons

Ils sont très importants dans la constitution de la ligne de pêche. En effet, l'émerillon est le lien entre le bas de ligne et le corps de ligne. Il évite au pêcheur de faire un noeud boucle dans boucle par exemple afin de raccorder sa ligne ou de monter sa ligne en direct.

L'émerillon présente différents avantages en action de pêche :

- Il évite au pêcheur un point "faible" sur sa ligne de pêche. Chaque noeud affaibli la résistance de la ligne et l'émérillon permet de faire un lien plus solide qu'un simple noeud.

- Il garanti à la ligne sous l'eau une certaine fluidité (donc une dérive plus naturelle) en évitant notamment les vrillages.

- Il permet aussi enfin, lors d'une casse de la ligne, de n'avoir souvent qu'à refaire son bas de ligne. Ceci est notamment valable lorsque le bas de ligne utilisé est plus fin que le corps de ligne, cela va de soi.

Tous les émerillons commercialisés dans le marché ne sont pas destinés à pêcher la truite au toc. Privililégiez notamment les "micro" émerlillons barils pour une action de pêche optimale.

Le nylon

Là encore, le choix du nylon s’effectuera en fonction de différents paramètres : présence et/ou recherche de truites plus ou moins grosses, technique et appât utilisés, configuration des lieux, méfiance du poisson. En règle générale, un fil d’une résistance de 2 kilos en corps de ligne (ce qui équivaut à du 14 centième environ) est amplement suffisant pour pêcher avec des appâts naturels comme la teigne ou le ver de terre. Si vous pensez que les truites qui vivent dans la rivière que vous pêchez sont de belle taille (il suffit parfois pour s’en convaincre de regarder la maille imposée dans certains cours d’eau ; je pense notamment à l’Allier où une maille de 27cm garantie la présence de très belles truites…) vous pouvez toujours opter pour un diamètre plus conséquent. Toutefois, il est préférable d’éviter des diamètres supérieurs au 18 centième dans la mesure où la dérive de l’appât manquerait de souplesse et ne serait plus vraiment naturelle (et entre nous, attrapons-nous souvent des truites justifiant l’emploi de tels diamètres ?!).

De plus, lorsque les truites sont particulièrement méfiantes et les eaux claires, diminuez le diamètre du corps de ligne. Certains pêcheurs, face à des poissons difficiles à attraper, n’hésitent pas à utiliser un corps de ligne en 10 centièmes. Par ailleurs, utilisez un fil fluorescent afin de pouvoir contrôler la dérive de votre ligne. Pour les pêcheurs réticents, rappelons que le fil fluorescent n’est visible que par le pêcheur, sous l’eau le poisson ne le voit pas. Enfin, privilégiez les fils de qualité qui ne vrillent pas et à faible mémoire de manière à pouvoir pêcher plusieurs belles prises consécutives.

Remarque : Si vous souhaitez monter vous-même vos bas de ligne, pensez à employer un fil de couleur neutre et de diamètre inférieur au corps de ligne. Certains pêcheurs estiment même qu’il est préférable d’opter pour un corps de ligne de couleur neutre (le guide fil sert déjà d’indicateur donc il n’y a pas besoin d’utiliser en plus un fil fluorescent) et de réaliser un montage direct c'est-à-dire d’assembler le corps de ligne et le bas de ligne afin que ceux-ci ne fassent qu’un. Il n’y a pas de nœud de rupture entre le bas de ligne et le corps de ligne, ce qui permet au montage de gagner en résistance (le nœud affaiblit en effet la ligne).

Les guides fil ou « rigoletto »

Plutôt que d’utiliser un fil fluorescent, vous pouvez choisir un guide fil qui vous permettra de suivre la dérive de votre ligne. Mais il est toujours possible de combiner fil fluorescent et guide fil.

Il existe différentes tailles de guide fil. La taille est fonction de la distance de pêche ou de la configuration des lieux. Il n’est pas facile de voir son guide fil lorsque l’on pêche au pied d’une cascade, à cause de l’écume, ou de la luminosité par exemple. Ajustez par conséquent la taille et la couleur de votre guide fil au lieu de pêche ainsi qu’aux conditions climatiques. Plus la distance de pêche est importante, plus le guide fil sera gros car il sera plus difficile à repérer. Vous pouvez aussi en mettre deux de taille moyenne et de deux couleurs différentes plutôt qu’un seul, gros.

Choisir un guide fil de petite taille est permet une plus grande discrétion mais pose problème dès lors que la distance de pêche s’allonge. Certains pêcheurs se fabriquent parfois eux-mêmes leur guide fil, en réalisant un nœud coulissant et en enroulant l’excédent de fil sous forme de petite boule autour de la ligne ou à l’aide de petits morceaux de laine de couleur vive par exemple. Un bout de laine ou un nœud coulissant possèdent l’avantage d’être beaucoup plus facilement déplaçables qu’un guide fil traditionnel dans la mesure où avec un guide fil il est conseillé d’enlever la petite quille centrale lorsque l’on veut le déplacer sinon cela risque d’endommager la ligne.

Le rigoletto, appelé aussi guide fil, est un accessoire très utile dans la pratique de la pêche au « toc ».

Remarque : Ne vous étonnez pas si un jour, en laissant flotter votre guide fil à la surface de l’eau, une truite tente de s’en emparer. Plusieurs fois j’ai été surpris de voir une truite s’en prendre à mon rigoletto. Les truites le confondent sans doute avec un insecte flottant à la surface de l’eau. De plus, les couleurs parfois vives du guide fil (rouge, orange, jaune fluo…) éveillent l’agressivité des truites…

Une pince

Une pince est indispensable pour décrocher le poisson. Cela vous évite de tirer manuellement sur la ligne pour faire venir l’hameçon (ce qui est d’ailleurs fortement déconseillé et parfaitement irresponsable car le pêcheur risque de tuer le poisson). Choisissez de préférence les pinces à bout rond, cela évite de blesser le poisson.

En outre, il existe des pinces particulièrement pratiques combinant les fonctions de dégorgeoir (pour enlever l’hameçon de la bouche du poisson) de coupe fil et de pince plombs.

Une épuisette

Elle n’est pas indispensable mais elle peut s’avérer extrêmement utile dans certaines situations. Lorsque l’on pêche les pieds dans l’eau, loin du bord de la rivière, une épuisette n’est pas nécessaire. Le pêcheur peut se saisir sans problème de la truite. Toutefois, certains pêcheurs utilisent une petite épuisette (dite raquette) qu’ils accrochent à leur ceinture ou gilet. Un élastique situé dans le talon de l’épuisette ou une corde reliée au talon de la raquette permettent au pêcheur d’allonger la distance à laquelle il se saisir du poisson.

Le pêcheur au « toc » est itinérant et il n’est pas toujours facile de transporter une épuisette avec soi. Pourtant, lorsque les berges sont hautes et abruptes, que le pêcheur ne peut pas descendre dans l’eau et qu’une belle truite est pendue au bout du fil, que faire? Il est souvent impossible pour le pêcheur de soulever le poisson sans casser le nylon. C’est pourquoi, il est parfois utile de disposer sur soi d’une épuisette télescopique, préalablement déployée pour que le pêcheur n’ait pas à le faire au moment du combat avec la truite. Inutile de se déplacer avec une épuisette télescopique constamment déployée. Cela ne facilite pas les déplacements dans les endroits difficiles d’accès. Mieux vaut analyser et s’adapter à la configuration de chaque lieu.

Chaque prise met à contribution la résistance du nylon. Le pêcheur abîme son bas de ligne à chaque fois qu’il soulève un poisson. Il est donc recommandé de se servir un maximum de son épuisette, même lorsque la prise est de taille moyenne. Autrement, il faudra changer régulièrement de bas de ligne ou un poisson plus gros que les autres se chargera de vous le casser ce qui, entre nous, aurait pu être évité si les poissons avaient été épuisés préalablement. Ce serait en effet dommage de voir s’agiter sous nos yeux une très belle truite sans que l’on ne puisse rien faire, si ce n’est la regarder aller et venir sous nos yeux ébahis. Le pêcheur se disant « perdu pour perdu » essaye de la ramener. Et c’est là qu’il la soulève et « clac » le fil cède d’un simple coup de queue ou de tête du poisson... !! Si je vous raconte cela, c’est que cette situation m’est déjà arrivée et la truite mesurait au moins 45 centimètres !...

Exemple : Ce n’est ni par hasard ni par effet de zèle que l’on voit souvent les pêcheurs au coup épuiser des gardons de 50 grammes. Les nombreuses prises amenuisent petit à petit la résistance du bas de ligne qui est souvent d’un faible diamètre. Imaginons par exemple un concours de pêche. Un pêcheur vient de prendre une cinquantaine de gardons d’un poids compris entre 25 et 100 grammes sans jamais utiliser son épuisette. Et voilà tout à coup qu’un poisson plus gros (une belle brème de 800 grammes par exemple) vienne mordre. Pas de chance le bas de ligne casse. Peut-être que le scénario n’aurait pas été le même si le pêcheur avait épuisé quelques uns des poissons préalablement attrapés. Et le pêcheur aurait ainsi pu largement mieux figurer au classement final du concours.

Un panier

Il est toujours plus élégant et respectueux de placer une truite dans un panier en osier que dans une poche plastique.





Présentation générale

QUE SIGNIFIE « PECHER AU TOC » ?

Avant toute chose, je pense qu’il est nécessaire de préciser le vocabulaire que nous allons employer tout au long de ce blog. Commençons par expliquer cette expression qui a peut-être déjà suscité votre curiosité : « pêcher au toc ». D’ailleurs, c’est peut-être la première fois que vous entendez cette expression…Peut-être pas…Que signifie donc ce fameux « toc » ?



La pêche au « toc » est une technique très simple. Elle nécessite l’emploi d’un matériel de base, souvent il suffit de quelques plombs, du fil et des hameçons.

L’appât utilisé pour ce type de pêche est une larve naturelle (un ver de terre par exemple). Le but du jeu est de faire dériver cet appât dans la rivière le plus naturellement possible, afin que le poisson ne se rende pas compte qu’il est prisonnier d’un fil.

Le pêcheur tient le fil à l’aide de son index pour sentir la touche du poisson. En général, la main droite tient la canne pendant que la gauche tient le fil.

A la touche, le pêcheur ressent une sorte de vibration dans la ligne et dans son index que l’on compare à un toc. Voilà pourquoi cette technique de pêche s’appelle ainsi.

Maintenant que nous avons éclairci ce petit mystère, nous allons pouvoir rentrer progressivement dans le vif du sujet. Avant de décrire les éléments techniques de la pêche au toc, je vous propose quelques lignes de présentation générale pour mieux faire connaissance avec l’un des poissons les plus nobles de nos rivières: la truite.

LA TRUITE

Un poisson dynamique et exigeant

La truite est l’un des poissons les plus dynamiques de nos eaux. Elle vit, en effet, dans des endroits aussi variés que les rivières de plaine, les torrents et les lacs de montagne, les réservoirs et la mer. Il est même arrivé à certains pêcheurs d’attraper des truites « sauvages » dans la Seine près de Paris ! Néanmoins, la truite affectionne les eaux particulièrement oxygénées. Sa présence est d’ailleurs un très bon indicateur de la qualité des eaux au même titre que celle des les écrevisses.

En dessous d’un certain taux d’oxygène contenu dans l’eau, la truite est incommodée et déserte les lieux, si la possibilité lui en est offerte. Si ce n’est pas le cas, elle devra faire face à des conditions de vie drastiques pouvant conduire à sa mort. Cependant, toutes les truites n’ont pas les mêmes exigences en terme d’oxygène. Certaines espèces s’adaptent mieux à une faible qualité de l’eau. On peut en effet différencier trois catégories de truites (les truites de mer mises à part) :

Les truites de « souche » : Elles sont nées dans la rivière. Ce sont des truites autochtones, issues d’une reproduction naturelle (sans intervention humaine) et dont les géniteurs sont également nés dans la rivière. Elles sont de plus en plus rares. Leur robe varie également selon leur provenance géographique. On distingue, par exemple, une truite méditerranéenne d’une truite pyrénéenne.

Les truites issues de déversement d’alevins : Elles ont grandi dans la rivière, et y ont été déversées lorsqu’elles mesuraient quelques centimètres. Elles sont issues de géniteurs sauvages et ont donc un comportement et une physionomie proches de la truite de « souche ». Il s’agit aussi des truites dites de « repeuplement » car leur introduction dans nos rivières permet de faire face à un déficit de truites et de reproduction.

Les truites d’élevage : Ce sont des truites de pisciculture, élevées dans des bassins, nourries aux granulés et déversées dans les rivières (notamment lors de l’ouverture de la pêche à la truite) lorsqu’elles mesurent environ 25 à 30 centimètres. On les nomme également les « truites portion ». Ce sont ces truites que vous pouvez acheter chez votre poissonnier.

Une truite d’élevage a un comportement beaucoup moins méfiant et sauvage que les deux autres catégories de truites. Les truites « sauvages » ont un besoin en oxygène plus important que les truites d’élevage. Alors que les premières se retrouvent incommodées dès lors que la température de l’eau avoisine les 20 degrés, les secondes semblent mieux s’adapter.

Truites sauvages ou truites d’élevages ?

Les truites d’élevages n’ont pas cet instinct de méfiance naturel propre aux truites sauvages. Les pisciculteurs utilisent deux sortes de géniteurs pour « produire » leurs truites : la souche fario et la souche arc-en-ciel.

Néanmoins, il est beaucoup plus difficile de déterminer si la truite « sauvage » est une truite de souche, c'est-à-dire si elle est née dans la rivière et de parents issus de cette même rivière, ou si c’est une truite qui a été déversée dans la rivière au stade d’alevin (lorsqu’elle mesurait 2 ou 3 centimètres).

La particularité d’une truite fario tient à ses points noirs et rouges présents sur ses flancs et ses nageoires. Selon le milieu où elle évolue, la coloration de la robe de la truite peut varier : elle sera plutôt jaune ou blanche si elle vit dans une rivière avec une forte présence de sable ou de calcaire sur le fond, plutôt noire si elle vit sous des enrochements, des débris qui la protège de la lumière ou dans des rivières où la terre est foncée. De même, la robe du mâle diffère légèrement de la robe de la femelle. Celle du mâle est plus foncée au niveau du ventre (la couleur est légèrement grise) et sa silhouette est plus menue que celle de la femelle.