25 juillet 2009

Bien ferrer

Le ferrage

Le ferrage est un moment important dans l’action de pêche. De nombreux poissons sont manqués à cause d’un mauvais ferrage : trop tardif, trop mou ou trop rapide. Un mauvais ferrage explique certains « loupés » et bien des décrochages. Un mauvais ferrage peut même avoir des conséquences dramatiques pour le poisson.

Les mauvais ferrages

Ø Le ferrage est trop tardif : Le pêcheur a une touche et ne réagit pas instantanément car il a été surpris par la vivacité avec laquelle la truite s’est saisie de l’appât. Ces quelques secondes de battements, pendant lesquelles le pêcheur ne réagit pas, peuvent laisser à la truite le temps de recracher l’appât. Lorsque le pêcheur se décide enfin à ferrer, il est déjà trop tard car la truite a eu le temps de prendre la fuite.

Ø Le ferrage est trop rapide : Si dans certaines circonstances il peut s’avérer salvateur de réagir au quart de tour (lorsque l’on pêche avec une teigne dans un courant rapide par exemple), d’autres situations exigent, au contraire, une attente de quelques secondes avant de ferrer. C’est le cas lorsque l’on pêche avec un vairon (même si l’emploi d’un vairon déborde légèrement du cadre de la pêche au « toc »). Très souvent, la truite n’engame pas directement l’appât (cela dépend de la taille du vairon et de la truite). Lorsque la touche intervient, le pêcheur « rend la main » quelques secondes afin de laisser le temps au poisson d’engamer (avaler) le vairon, puis il ferre énergiquement. L’erreur est de ferrer sitôt la touche ressentie. Le pêcheur ôte le vairon de la gueule de la truite, qui n’a pas eu le temps de s’en saisir correctement. Au moment du ferrage, l’hameçon ne se pique pas dans la gueule de la truite ou si peu qu’il risque de se décrocher pendant le combat.

Ø Le ferrage est trop mou : Rappelons qu’il est nécessaire de ferrer énergiquement, pour que l’hameçon se pique suffisamment bien dans la gueule de la truite. Un ferrage trop mou risquerait, au mieux, de mal piquer l’hameçon dans la gueule de la truite (ce qui peut lui permettre de se décrocher), au pire, ne pas se piquer du tout.

En outre, la distance de ferrage conditionne la manière de ferrer. Le ferrage à effectuer n’est pas le même selon que la truite est à 2 mètres ou à 10 mètres. Plus la distance de ferrage sera importante, plus le ferrage se fera de manière ample.

Les conséquences d’un mauvais ferrage

Nous avons vu qu’un mauvais ferrage est la cause de nombreux ratés. Mais les conséquences d’un mauvais ferrage peuvent être parfois beaucoup plus graves. Les poissons, en règle générale, sont très souvent victimes d’un mauvais ferrage et la truite en particulier. En effet, lorsque le pêcheur attend trop longtemps avant de ferrer, il risque de perdre le poisson. Mais si l’attente du pêcheur laisse le temps au poisson de recracher l’appât, cela lui laisse aussi le temps, au contraire, d’avaler bien profondément l’hameçon. Si tel est le cas, la vie du poisson dépend alors de l’attitude plus ou moins respectueuse du pêcheur.

La pêche au « toc » a pour particularité la prise de nombreuses truitelles. Ce sont elles qui, très souvent, avalent bien profondément l’hameçon du pêcheur soit par insouciance soit par inexpérience. Lorsqu’un tel cas de figure se présente, le pêcheur doit faire preuve de la plus grande vigilance au moment de décrocher la truite. Il est très difficile d’enlever un hameçon piqué bien profondément sans mettre à mal la santé du poisson. Voilà pourquoi, lorsque la truite ne fait pas la taille légale de capture, il est obligatoire que le pêcheur coupe le fil juste au dessus de sa gueule, afin de la laisser repartir dans de bonnes conditions.

Même si la truite repart avec un hameçon dans la gueule, sa survie n’est pas menacée pour autant, car, sous l’effet conjugué de l’eau et du temps qui passe, l’hameçon se désagrègera naturellement dans l’eau et la truite n’aura plus aucune séquelle de ce qui lui est arrivé. Par contre, si le pêcheur s’acharne à vouloir récupérer son hameçon, le poisson risque de succomber. La truite est un poisson extrêmement fragile. Il est donc nécessaire que le pêcheur prenne le plus grand soin pour la décrocher. Vouloir récupérer son hameçon lorsque celui-ci est trop profondément enfoncé relève de l’irresponsable car c’est à coup sûr faire saigner le poisson. Or, une truite qui saigne est quasiment condamnée à la mort, même si le pêcheur la relâche rapidement. Les truites n’ont pas la chance comme nous qu’on les transportent aux urgences lorsqu’elles sont dans un état critique !

Le ferrage est très important…En règle général, lorsqu’il est bien réalisé, il épargne aux truites une souffrance inutile. Une truite bien ferrée est piquée juste au bord de la gueule, dans une zone de cartilage. Il est alors facile de la décrocher, sans risque de blessure pour elle, et l’assurance pour le pêcheur de la remettre dans son élément naturel dans de très bonnes conditions.

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