25 juillet 2009

Où pêcher ?

Trouver un lieu de pêche approprié

Comment reconnaître les lieux qui abritent une population de truites ? Pas facile quand on débute et que personne dans votre entourage ne s’intéresse à la pêche. Le premier réflexe est de regarder son permis de pêche ou la carte de votre département recensant les rivières et les lacs (cette carte vous est normalement fournie au moment de l’achat de votre permis de pêche avec de la documentation pour que vous soyez informé de la réglementation dans votre département).

Vous constaterez que les rivières sont classées en deux catégories. On distingue les rivières de première catégorie et de deuxième catégorie. Pour faire simple, les rivières de première catégorie ont une eau de meilleure qualité que celles de seconde catégorie. De fait, elles abritent une faune aquatique plus exigeante en oxygène comme les truites, les goujons ou les vairons par exemple. C’est donc dans les rivières de première catégorie que vous devrez aller pêcher pour avoir un maximum de chances de rencontrer des truites. Les rivières de seconde catégorie en abritent également mais c’est plus rare.

Vous pouvez également pêcher la truite dans les lacs de montagne. Mais tous les départements en France ne sont pas concernés.

Maintenant que vous avez ciblé la rivière de votre choix, nous allons voir ensemble quels sont les différents postes susceptibles d’abriter une truite.

Où pêcher une fois au bord de l’eau ?

Nous voilà à présent face à la rivière. A ce stade nous devons préciser le type de rivière où nous nous trouvons. Nous distinguons les petites rivières (les torrents de montagne, les ruisseaux et les rus) des moyennes et grandes rivières (la Dordogne, l’Allier, les Gaves pyrénéens par exemple) car l’approche et le matériel utilisé seront différents.
Mais connaître les postes est une condition nécessaire mais pas suffisante pour attraper une truite. Il y a deux autres paramètres à prendre en compte : les conditions climatiques et la période de la saison. Ces deux paramètres vous permettront de déterminer l’habitat précis et le comportement alimentaire de la truite.

L’habitat et le comportement alimentaire de la truite

Tentons à présent de comprendre comment la truite se comporte et se nourrie pour pêcher au bon moment au bon endroit.
Il est rare, en effet, qu’une truite occupe le même poste durant toute une saison. Elle adapte son comportement en fonction des variations climatiques. Les conditions climatiques guident en général le comportement alimentaire de la truite.

Le début de saison

En début de saison (mois de Mars), les eaux sont froides (de trois à six degrés environ) et les truites sont peu enclines à se déplacer car chacun de leur déplacement se chiffre en perte de précieuses calories dont elles ont besoin pour survivre durant cette période difficile.

Les zones de calme

A la fin de l’hiver, les truites sont affaiblies. Elles seront même très faibles si l’hiver a été rude et qu’elles n’ont pas pu se nourrir correctement. Elles ont du faire, pour certaines, beaucoup d’efforts pour remonter les rivières pour pondre leurs œufs et résister aux températures très basses de la rivière. Lorsque les eaux sont froides, les truites essayent de produire le minimum d’efforts dans le but de s’économiser le plus possible.

Chaque déplacement est fortement coûteux en calories. Les truites sont souvent assez maigres à cette période de l’année et n’ont pas la force de résister à la pression exercée par le courant. Voilà pourquoi elles vont rechercher et occuper prioritairement des zones de calme, à l’abri du courant. Néanmoins, le courant n’est jamais situé bien loin car le courant c’est ce qui apporte la nourriture.

En début de saison, c’est donc à proximité des berges et dans les endroits où le lit de la rivière se creuse qu’il faudra poser son appât. Lorsque la rivière présente un débit élevé (ce qui est fréquent à cette période de l’année en raison des précipitations abondantes et de la fonte des neiges pour certaines rivières de moyenne montagne), le courant au centre de la rivière s’accélère. C’est proche des berges que le courant est le moins fort. Par conséquent, les truites se posteront au ras des berges, souvent creuses, afin d’attendre, en économisant leurs efforts, la nourriture que le courant leur apporte. Outre les berges, il faudra rechercher les truites dans les zones profondes où, là encore, la pression du courant est moins forte. Les truites sont tapies sur le fond et se nourrissent exclusivement au fond de la rivière. Les vers qui tombent accidentellement dans l’eau, à cause du ruissellement des eaux et de la dégradation des berges, sont des appâts à privilégier, surtout en début de saison.

En outre, tout ce qui a pour effet de casser le rythme du courant, comme les piles de pont ou les gros blocs rocheux par exemple, sont de nature à abriter une truite en début de saison. Les truites occupent, sauf cas exceptionnel, l’aval de ces postes.

La distance de stimulation

A cause des précipitations, parfois abondantes en début de saison, de la fonte des neiges qui commencent dans les rivières de basse et moyenne montagnes, il n’est pas rare de pêcher dans une eau « teintée ». La truite se sert principalement de sa vision pour se nourrir. Or, dans une eau teintée, son champ de vision est amoindri. Par conséquent, plus la rivière sera teintée, plus le champ de vision de la truite sera réduit. Seuls les appâts passant à proximité d’elle seront visibles et donc susceptibles d’être mangés. Ainsi, la truite ne se nourrira que des appâts qui passeront à proximité d’elle.

La coloration des eaux mais aussi la faiblesse de la température des eaux expliquent le comportement léthargique des truites en début de saison. Le pêcheur devra donc se montrer extrêmement précis dans la dérive de son appât et le faire passer au plus près de la truite et le plus lentement possible afin de stimuler son appétit. Si l’appât venait à passer trop loin de la truite, celle-ci ne daignera pas faire d’efforts pour s’en saisir, d’autant plus qu’elle ne le voit pas toujours. Chaque déplacement coûte à la truite de précieuses calories. La truite ne se déplace donc pas pour rien. Pour qu’une truite décide de faire l’effort de se déplacer afin d’acquérir une proie, il faut que cette proie en vaille la peine. Autrement dit, la proie devra être relativement consistante. Ce que la truite perd en énergie en se déplaçant, elle espère le regagner en capturant une belle proie.

Dans le cas contraire, où la proie n’est pas assez consistante, la truite ne fera que la regarder passer. Une truite préfèrera se déplacer une seule fois dans la journée, pour s’emparer d’une proie volumineuse, que plusieurs fois, pour s’emparer de diverses petites proies. A égale distance de présentation, un vairon sera jugé « plus intéressant » qu’une teigne, par exemple, notamment en début de saison. Mais cela ne veut pas dire que le vairon est un appât plus performant que la teigne en début de saison. Certains pêcheurs font de très belles pêches à l’ouverture en utilisant la teigne comme appât. Le plus important, c’est la précision avec laquelle le pêcheur va présenter son appât, qu’il soit gros ou petit. Une teigne passant à 50 centimètres d’une truite peut la laisser de marbre alors que le même appât passant à 20 centimètres déclenchera une attaque. C’est ce que l’on appelle la distance de stimulation.

Le réchauffement des eaux

Avec l’apparition des premiers rayons de soleil, et surtout des premières chaleurs, le comportement des truites change. Peu à peu, elles commencent à sortir de leur léthargie hivernale et à se déplacer.

Le printemps

La grande majorité des pêcheurs de truite est unanime pour dire que la meilleure période pour pêcher la truite est sans aucun doute les mois de mai et de juin. Avec le réchauffement des eaux, les truites sont de plus en plus actives. Les premiers rayons de soleil, qui réchauffent la surface de l’eau, font remonter les truites en surface. L’arrivée des beaux jours rend les eaux plus limpides et plus basses, et les truites sont plus à même d’apercevoir ce qui se passe à la surface de l’eau. Or, cette période coïncide avec l’éclosion de nombreux insectes. Les truites vont donc essentiellement avoir une activité de surface pour gober les insectes.

Par ailleurs, si les truites se déplacent plus, grâce au réchauffement des eaux, cela signifie aussi qu’elles seront plus enclines à faire un effort pour s’emparer d’une proie. Elles seront donc moins regardantes quant à la précision avec laquelle le pêcheur présentera son appât. Voilà pourquoi les touches seront plus nombreuses.

L’été

Néanmoins, le réchauffement des eaux a des limites sur l’activité des truites. En été (juillet - août), les eaux se réchauffent de plus en plus, jusqu’à atteindre une température maximale, à la limite du supportable pour les truites parfois. En période de canicule, les eaux peuvent atteindre une température supérieure à 20 degrés. Or, les truites recherchent avant tout, durant cette période, des eaux fraîches et surtout bien oxygénées. Au-delà de 20 degrés, les truites peuvent se retrouver incommodées et arrêter de se nourrir tant que la température de l’eau ne diminue pas.

C’est en surface que la température de l’eau est la plus élevée. Les truites vont donc chercher à se poster dans les courants vifs, peu profonds, bien oxygénés, ou alors dans les zones profondes, à l’ombre, là où la température est la plus clémente. Le pêcheur devra donc les rechercher tôt le matin ou en fin de journée, c'est-à-dire au moment où les températures sont favorables à l’activité alimentaire des truites. Les dessous de branches constituent également un excellent poste. En période de canicule, les truites se nourrissent essentiellement la nuit. Elles ont, par conséquent, une activité alimentaire réduite en journée.

Au moins de Septembre, les eaux commencent à se rafraîchir et la truite retrouve un comportement alimentaire « normal », non réduit aux extrémités de la journée.

Le risque alimentaire

La truite, lorsqu’elle se nourrit, prend inévitablement un risque. Cela est particulièrement vrai pour les petites truites qui, pour être rassasiées, ingèrent de nombreuses petites proies au cours d’une même journée (éphémères, diptères, trichoptères, plécoptères). Cela offre autant d’opportunités au pêcheur de pouvoir les leurrer. Il s’agit par conséquent d’une faiblesse de la truite vis-à-vis de la pêche et du pêcheur. Par contre, les truites adultes piscivores n’adoptent pas le même comportement dans la mesure où elles peuvent se contenter d’une seule proie volumineuse par jour (vairon). Le risque alimentaire est donc moins élevé pour les grosses truites que pour les petites.

Ce qu’il faut retenir

En début de saison, les eaux sont froides et les truites peu enclines à se déplacer. Elles se postent généralement près du fond de la rivière, dans les zones de calme, à l’abri du courant mais jamais très loin de celui-ci. Le pêcheur devra faire dériver son appât très proche de la truite si il veut qu’elle s’en saisisse. Avec l’arrivée des beaux jours, les eaux se réchauffent et les truites se déplacent de plus en plus dans la rivière pour se nourrir. Les touches seront alors plus nombreuses. Mais en été, lorsque les eaux deviennent trop chaudes, les truites restreignent leur activité alimentaire (la nuit, tôt le matin) et recherchent des zones à l’abri de la chaleur (sous les branches, dans les courants, dans les zones profondes…). La fin de saison s’accompagne d’un rafraîchissement des eaux et d’une reprise normale de l’activité alimentaire des truites.

Les conditions climatiques

Les conditions climatiques influenceraient pour une part importante le comportement alimentaire de la truite. En début de saison, les eaux sont froides et la truite se déplace peu pour se nourrir. Avec l’arrivée des beaux jours, les eaux commencent à se réchauffer et l’activité de la truite devient de plus en plus importante, mais elle tend à se ralentir dès lors que les eaux deviennent trop chaudes. C’est fréquemment le cas en période de fortes chaleurs. La truite cesse alors de s’alimenter durant la journée. C’est tôt le matin ou pendant la nuit qu’elle cherchera à se nourrir. Lorsque les eaux commencent à se rafraîchir, en fin de saison, la truite retrouve une activité alimentaire diurne.

Cependant, des incidences climatiques à court terme peuvent avoir des répercussions sur le comportement alimentaire de la truite. Ce serait notamment le cas de la lune, du vent et des orages.

L’influence de la lune ?

La lune a-t-elle une influence quelconque sur le comportement alimentaire de la truite ? Certains pêcheurs pensent que oui et n’hésitent pas à ne pas se rendre au bord de l’eau lorsqu’ils jugent que la lune n’est pas bonne. D’autres pensent que non car cette théorie n’aurait aucun fondement rationnel.

Alors comment savoir si la lune est favorable à la pêche ou pas ? Ceux qui croient en l’influence de la lune avancent que la période de pleine lune serait défavorable à la pêche alors que la nouvelle lune serait favorable.

En effet, la truite se sert essentiellement de sa vision pour se nourrir. Or, en période de pleine lune, la luminosité est importante, plus encore si le ciel est dégagé. Par conséquent, la truite disposera d’un éclairage suffisant dans l’eau pour pouvoir gober les insectes qu’elle discerne parfaitement à la surface de l’eau. Il est possible que la truite mette à profit cette période faste pour s’alimenter massivement.

Or, il faudra quelques heures à une truite qui s’est nourrie pendant la nuit pour digérer son festin. Autant de temps pendant lequel la truite ne sera pas mordeuse. Ainsi, il ne serait pas souhaitable de pêcher un lendemain de pleine lune car les truites sont déjà « gavées » de nourriture et ne mordront pas à l’appât du pêcheur.

Inversement, en période de nouvelle lune, la pêche serait favorable. En effet, durant cette période, la luminosité est plutôt faible et la truite n’a qu’une faible visibilité dans l’eau, plus faible encore si le ciel est couvert. Les truites ne peuvent donc pas apercevoir les insectes en surface et ne prendront aucun risque pour aller chercher de la nourriture (à cause des prédateurs éventuels). Elles préféreront attendre que le jour se lève et une luminosité plus conséquente pour se nourrir. Ainsi, pêcher les lendemains de nouvelle lune s’avèrerait favorable dans la mesure où l’activité alimentaire de la truite coïnciderait avec le moment où le pêcheur se trouve au bord de l’eau. Les touches seraient ainsi plus nombreuses.

Néanmoins, il ne s’agit que d’un point de vue, certes à prendre en compte mais de manière non exclusive car il ne s’agit pas d’une théorie scientifiquement fondée. Et fort heureusement, des truites il s’en prend pendant les périodes de pleine lune comme de nouvelle lune. Bien d’autres facteurs naturels sont donc à prendre en considération.

Le vent

Nous avons vu que la température de l’eau avait une incidence directe sur le comportement alimentaire de la truite. Le vent, suivant sa provenance, n’est pas étranger aux variations de température. En effet, selon qu’il soit du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, son influence n’est pas la même. Des vents seraient plus favorables à la pêche que d’autres.

En effet, un vent du sud ou d’ouest transporte des masses d’air chaudes. Cela a pour effet de réchauffer le climat et par conséquent d’augmenter la température de l’eau. Or, lorsque les eaux se réchauffent, l’activité alimentaire de la truite est plus importante, les poissons sont davantage enclins à mordre.

Inversement, un vent du nord ou d’est transporte des masses d’air froides ce qui a pour effet de refroidir le climat et d’abaisser la température des eaux. Or, des eaux froides ne sont pas propices à l’activité alimentaire de la truite, moins mordeuse et moins encline à se déplacer, donc plus difficile à leurrer.

Les averses

C’est bien connu, durant un orage les truites deviennent folles, tellement folles que certaines personnes seraient mêmes parvenues à les attraper à la main ! Les orages ont toujours été des moments propices à la pêche, des moments rares qui ne durent souvent que quelques minutes.

En effet, les grosses averses favorisent la tombée d’une nourriture en quantité abondante dans la rivière (les chenilles, les limaces et autres larves qui sont collés aux branches, les papillons, les mouches et autres insectes, les vers de terre…), bref une vraie manne alimentaire pour la truite.

Ainsi, durant cette tombée abondante de nourriture dans l’eau, la truite va devenir comme surexcitée et se saisir de tout ce qui passe à sa portée. Le pêcheur a l’impression alors de faire feu de tout bois, les truites se ruant sur à peu près n’importe quel appât. Les touches et les prises sont en règles générales très nombreuses.

Cet instant magique ne dure que très peu de temps, d’une part parce que les truites seront vite gavées et d’autre part parce que les eaux vont progressivement se teinter, ce qui réduira considérablement la visibilité non seulement des truites mais surtout du pêcheur. Or, les truites se servent de leur visibilité pour se nourrir. Lorsque celle-ci est trop faible, la truite ne se déplace pas et se nourrit exclusivement de ce qui passe à proximité de son champ de vision. Le pêcheur devra donc faire dériver son appât très près de la truite s’il veut qu’elle s’en saisisse. Or, cela lui est d’autant plus difficile à faire que les eaux sont sales et les postes moins marqués.

Il vaut mieux par conséquent pêcher pendant l’averse, qu’après. Attention toutefois à ne pas prendre de risques démesurés en pêchant pendant un orage avec une canne en carbone.

Ce qu’il faut retenir

Le résultat d’une partie de pêche serait donc étroitement lié à certaines conditions climatiques ponctuelles. La lune, selon qu’elle soit pleine ou nouvelle, aurait une influence négative ou positive sur la pêche de la truite. Le vent, selon qu’il soit du sud ou du nord, réchauffe ou refroidit les eaux, augmente ou réduit l’activité alimentaire des truites. Enfin, les orages et les averses sont des moments magiques, très courts, pendant lesquels la truite se nourrit abondamment de tout ce qui tombe dans la rivière. Le pêcheur parviendrait ainsi à « piquer » de nombreuses truites.

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