25 juillet 2009

Bien choisir le petit matériel

Ajouter une imageA présent que les présentations ont été faites avec Demoiselle Truite, nous allons poursuivre avec l’équipement nécessaire pour aller à sa rencontre et la séduire. Vous allez voir que le moindre détail peut avoir son importance, y compris la tenue vestimentaire !

Ce premier chapitre dresse une liste des principaux outils que le pêcheur au « toc » doit emporter avec lui avant de se rendre au bord de la rivière. Nous allons voir ensemble comment bien choisir le petit matériel, les vêtements et la canne à pêche.

Le matériel nécessaire pour pêcher au « toc » est relativement simple et peu encombrant. Pour autant, le choix du matériel ne doit pas être laissé au hasard même lorsqu’il s’agit d’une boîte de plomb ou d’une pochette d’hameçon.

Les plombs


Il est important de disposer d’une gamme de plombs de grammages variés lorsque l’on est au bord de l’eau car le pêcheur de truite sera amené à devoir s’adapter à différentes conditions de pêche (eaux fortes, eaux calmes, eaux basses…)

Une palette de plombs allant du numéro 0 au numéro 10 est suffisante (chaque plomb porte en effet un numéro correspondant à son poids ; par exemple, un plomb numéro 3 pèse 0,34 grammes). Cependant, dans certains cas, l’utilisation de plombs plus gros est indispensable pour faire descendre, par exemple, l’appât au fond d’un trou de plusieurs mètres de profondeur où le courant est relativement violent en surface ou au fond. Dans ce cas, certains pêcheurs n’hésitent pas à utiliser des chevrotines ou des olivettes de plusieurs grammes.

Personnellement, les plombs que j’emplois le plus fréquemment sont les numéros 4, 5, 6, 7 et 8.

Choisissez de préférence des plombs mous qui peuvent être pincés facilement avec les doigts ou une pince. C’est toujours mieux qu’avec les dents ! De plus, c’est pratique lorsqu’il fait froid et que le pêcheur a les doigts frigorifiés.

Vous trouverez facilement dans le commerce des boites distributrices de plombs. Pour la pêche au toc, optez pour une boite qui contient des plombs allant du numéro 1 au numéro 8. Cela vous permettra de faire face à presque toutes les situations.

Les hameçons

Il est important de bien choisir ses hameçons en fonction de la taille de l’appât que l’on utilise. On utilisera par exemple des hameçons numéros 10, 12 ou 14 pour une teigne ou une petite larve, 6, 8 ou 10 pour des vers (là encore en fonction de leur taille). Il faut également tenir compte de la densité des appâts. Pour faire simple, si vous jetez dans l’eau un ver de terre ou une sauterelle vous pourrez constater que le ver de terre coule alors que la sauterelle reste en surface quelques instants ou coule très lentement. Cela s’explique par le poids de l’appât. Plus il est important, plus la densité est importante.
Compte tenu de la faible densité de certains appâts (teignes, porte bois, sauterelles…) il convient d’employer des hameçons fins de fer qui n’alourdissent pas démesurément le poids de l’appât afin que celui-ci puisse raser le fond, évoluer au gré des tumultes du courant ou couler dans l’eau, comme il le ferait naturellement.

Par ailleurs, il est important d’adapter la longueur de l’hameçon à la longueur de l’appât. Pour un ver de terre par exemple, il faut utiliser un hameçon avec une tige longue pour bien tenir l’appât sur l’hameçon et garantir ainsi une présentation de qualité. Au contraire, la teigne, qui est un appât beaucoup plus petit que le ver de terre, nécessite l’emploi d’un hameçon de petite taille qui se fondera avec l’appât.

Enfin, il faut penser aux accrochages potentiels et au ferrage. Vous trouverez dans le commerce des hameçons « anti-décroche » et des hameçons renversés. La courbure particulière de l’hameçon renversé permet de ferrer le poisson avec un angle plus important que les hameçons droits. La présence d’un ou plusieurs ardillons sur l’hameçon permet de ferrer le poisson de façon plus efficace.

Veillez bien également à ce que la pointe de vos hameçons pique suffisamment bien (vous pouvez vous en assurer en piquant légèrement le bout de votre pouce par exemple ; cependant ne vous piquez pas trop fort car vous risqueriez de vous blesser !). Lorsque l’hameçon manque de piquant, affûtez-le à l’aide d’une pierre à affûter que vous pouvez vous procurer aisément chez n’importe quel détaillant de pêche. N’oubliez pas qu’un hameçon qui ne pique pas bien est la cause de nombreux ratés.

Quoiqu’il en soit, vous trouverez chez vos détaillants de pêche des hameçons qui répondent parfaitement aux exigences des différentes techniques. Ainsi, il existe des hameçons spécialement conçus pour la pêche aux petites bêtes ou aux appâts naturels, d’autres à utiliser pour les vers, et d’autres enfin à privilégier pour la pêche à la truite en général.


Les émerillons

Ils sont très importants dans la constitution de la ligne de pêche. En effet, l'émerillon est le lien entre le bas de ligne et le corps de ligne. Il évite au pêcheur de faire un noeud boucle dans boucle par exemple afin de raccorder sa ligne ou de monter sa ligne en direct.

L'émerillon présente différents avantages en action de pêche :

- Il évite au pêcheur un point "faible" sur sa ligne de pêche. Chaque noeud affaibli la résistance de la ligne et l'émérillon permet de faire un lien plus solide qu'un simple noeud.

- Il garanti à la ligne sous l'eau une certaine fluidité (donc une dérive plus naturelle) en évitant notamment les vrillages.

- Il permet aussi enfin, lors d'une casse de la ligne, de n'avoir souvent qu'à refaire son bas de ligne. Ceci est notamment valable lorsque le bas de ligne utilisé est plus fin que le corps de ligne, cela va de soi.

Tous les émerillons commercialisés dans le marché ne sont pas destinés à pêcher la truite au toc. Privililégiez notamment les "micro" émerlillons barils pour une action de pêche optimale.

Le nylon

Là encore, le choix du nylon s’effectuera en fonction de différents paramètres : présence et/ou recherche de truites plus ou moins grosses, technique et appât utilisés, configuration des lieux, méfiance du poisson. En règle générale, un fil d’une résistance de 2 kilos en corps de ligne (ce qui équivaut à du 14 centième environ) est amplement suffisant pour pêcher avec des appâts naturels comme la teigne ou le ver de terre. Si vous pensez que les truites qui vivent dans la rivière que vous pêchez sont de belle taille (il suffit parfois pour s’en convaincre de regarder la maille imposée dans certains cours d’eau ; je pense notamment à l’Allier où une maille de 27cm garantie la présence de très belles truites…) vous pouvez toujours opter pour un diamètre plus conséquent. Toutefois, il est préférable d’éviter des diamètres supérieurs au 18 centième dans la mesure où la dérive de l’appât manquerait de souplesse et ne serait plus vraiment naturelle (et entre nous, attrapons-nous souvent des truites justifiant l’emploi de tels diamètres ?!).

De plus, lorsque les truites sont particulièrement méfiantes et les eaux claires, diminuez le diamètre du corps de ligne. Certains pêcheurs, face à des poissons difficiles à attraper, n’hésitent pas à utiliser un corps de ligne en 10 centièmes. Par ailleurs, utilisez un fil fluorescent afin de pouvoir contrôler la dérive de votre ligne. Pour les pêcheurs réticents, rappelons que le fil fluorescent n’est visible que par le pêcheur, sous l’eau le poisson ne le voit pas. Enfin, privilégiez les fils de qualité qui ne vrillent pas et à faible mémoire de manière à pouvoir pêcher plusieurs belles prises consécutives.

Remarque : Si vous souhaitez monter vous-même vos bas de ligne, pensez à employer un fil de couleur neutre et de diamètre inférieur au corps de ligne. Certains pêcheurs estiment même qu’il est préférable d’opter pour un corps de ligne de couleur neutre (le guide fil sert déjà d’indicateur donc il n’y a pas besoin d’utiliser en plus un fil fluorescent) et de réaliser un montage direct c'est-à-dire d’assembler le corps de ligne et le bas de ligne afin que ceux-ci ne fassent qu’un. Il n’y a pas de nœud de rupture entre le bas de ligne et le corps de ligne, ce qui permet au montage de gagner en résistance (le nœud affaiblit en effet la ligne).

Les guides fil ou « rigoletto »

Plutôt que d’utiliser un fil fluorescent, vous pouvez choisir un guide fil qui vous permettra de suivre la dérive de votre ligne. Mais il est toujours possible de combiner fil fluorescent et guide fil.

Il existe différentes tailles de guide fil. La taille est fonction de la distance de pêche ou de la configuration des lieux. Il n’est pas facile de voir son guide fil lorsque l’on pêche au pied d’une cascade, à cause de l’écume, ou de la luminosité par exemple. Ajustez par conséquent la taille et la couleur de votre guide fil au lieu de pêche ainsi qu’aux conditions climatiques. Plus la distance de pêche est importante, plus le guide fil sera gros car il sera plus difficile à repérer. Vous pouvez aussi en mettre deux de taille moyenne et de deux couleurs différentes plutôt qu’un seul, gros.

Choisir un guide fil de petite taille est permet une plus grande discrétion mais pose problème dès lors que la distance de pêche s’allonge. Certains pêcheurs se fabriquent parfois eux-mêmes leur guide fil, en réalisant un nœud coulissant et en enroulant l’excédent de fil sous forme de petite boule autour de la ligne ou à l’aide de petits morceaux de laine de couleur vive par exemple. Un bout de laine ou un nœud coulissant possèdent l’avantage d’être beaucoup plus facilement déplaçables qu’un guide fil traditionnel dans la mesure où avec un guide fil il est conseillé d’enlever la petite quille centrale lorsque l’on veut le déplacer sinon cela risque d’endommager la ligne.

Le rigoletto, appelé aussi guide fil, est un accessoire très utile dans la pratique de la pêche au « toc ».

Remarque : Ne vous étonnez pas si un jour, en laissant flotter votre guide fil à la surface de l’eau, une truite tente de s’en emparer. Plusieurs fois j’ai été surpris de voir une truite s’en prendre à mon rigoletto. Les truites le confondent sans doute avec un insecte flottant à la surface de l’eau. De plus, les couleurs parfois vives du guide fil (rouge, orange, jaune fluo…) éveillent l’agressivité des truites…

Une pince

Une pince est indispensable pour décrocher le poisson. Cela vous évite de tirer manuellement sur la ligne pour faire venir l’hameçon (ce qui est d’ailleurs fortement déconseillé et parfaitement irresponsable car le pêcheur risque de tuer le poisson). Choisissez de préférence les pinces à bout rond, cela évite de blesser le poisson.

En outre, il existe des pinces particulièrement pratiques combinant les fonctions de dégorgeoir (pour enlever l’hameçon de la bouche du poisson) de coupe fil et de pince plombs.

Une épuisette

Elle n’est pas indispensable mais elle peut s’avérer extrêmement utile dans certaines situations. Lorsque l’on pêche les pieds dans l’eau, loin du bord de la rivière, une épuisette n’est pas nécessaire. Le pêcheur peut se saisir sans problème de la truite. Toutefois, certains pêcheurs utilisent une petite épuisette (dite raquette) qu’ils accrochent à leur ceinture ou gilet. Un élastique situé dans le talon de l’épuisette ou une corde reliée au talon de la raquette permettent au pêcheur d’allonger la distance à laquelle il se saisir du poisson.

Le pêcheur au « toc » est itinérant et il n’est pas toujours facile de transporter une épuisette avec soi. Pourtant, lorsque les berges sont hautes et abruptes, que le pêcheur ne peut pas descendre dans l’eau et qu’une belle truite est pendue au bout du fil, que faire? Il est souvent impossible pour le pêcheur de soulever le poisson sans casser le nylon. C’est pourquoi, il est parfois utile de disposer sur soi d’une épuisette télescopique, préalablement déployée pour que le pêcheur n’ait pas à le faire au moment du combat avec la truite. Inutile de se déplacer avec une épuisette télescopique constamment déployée. Cela ne facilite pas les déplacements dans les endroits difficiles d’accès. Mieux vaut analyser et s’adapter à la configuration de chaque lieu.

Chaque prise met à contribution la résistance du nylon. Le pêcheur abîme son bas de ligne à chaque fois qu’il soulève un poisson. Il est donc recommandé de se servir un maximum de son épuisette, même lorsque la prise est de taille moyenne. Autrement, il faudra changer régulièrement de bas de ligne ou un poisson plus gros que les autres se chargera de vous le casser ce qui, entre nous, aurait pu être évité si les poissons avaient été épuisés préalablement. Ce serait en effet dommage de voir s’agiter sous nos yeux une très belle truite sans que l’on ne puisse rien faire, si ce n’est la regarder aller et venir sous nos yeux ébahis. Le pêcheur se disant « perdu pour perdu » essaye de la ramener. Et c’est là qu’il la soulève et « clac » le fil cède d’un simple coup de queue ou de tête du poisson... !! Si je vous raconte cela, c’est que cette situation m’est déjà arrivée et la truite mesurait au moins 45 centimètres !...

Exemple : Ce n’est ni par hasard ni par effet de zèle que l’on voit souvent les pêcheurs au coup épuiser des gardons de 50 grammes. Les nombreuses prises amenuisent petit à petit la résistance du bas de ligne qui est souvent d’un faible diamètre. Imaginons par exemple un concours de pêche. Un pêcheur vient de prendre une cinquantaine de gardons d’un poids compris entre 25 et 100 grammes sans jamais utiliser son épuisette. Et voilà tout à coup qu’un poisson plus gros (une belle brème de 800 grammes par exemple) vienne mordre. Pas de chance le bas de ligne casse. Peut-être que le scénario n’aurait pas été le même si le pêcheur avait épuisé quelques uns des poissons préalablement attrapés. Et le pêcheur aurait ainsi pu largement mieux figurer au classement final du concours.

Un panier

Il est toujours plus élégant et respectueux de placer une truite dans un panier en osier que dans une poche plastique.





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